Cet illustre comédien, Mourad Khan, dit préférer y aller à pas mesurés, étape par étape, dans une carrière artistique qu'il prédit réussie s'il y met la persévérance nécessaire, admet-il. Il ne veut pas tomber dans l'imitation aveugle. Il préfère innover comme il l'a appris de ses aînés, dont certaines de leurs pièces sont « gravées dans ma mémoire », fait-il savoir. Il accepte volontiers de répondre à nos questions. La comédie musicale est un genre de théâtre très apprécié par les Algériens mais malheureusement peu de créateurs lui accordent d'intérêt. Vous vous en avez fait un spectacle. Parlez-nous de cette expérience ? Excusez-moi mais ce n'est pas une comédie musicale. Il y a un quiproquo. Beaucoup de téléspectateurs (et surtout des téléspectatrices !) vous ont découvert dans la série « Camera cachée ». Comment avez vous été engagé pour le rôle de piégeur ? Au fait, j'ai participé en tant que comédien dans le film « El Manara » de Belkacem Hadjadj. Il m'a longtemps observé. Il m'a offert une chance pour jouer dans la série « Camera cachée ». Je le gratifie aujourd'hui pour la confiance qu'il a placée en moi. Avez-vous eu de la lassitude en interprètant ce personnage ? Pas du tout. J'exerce ce métier par amour et non pas par appât du gain. Je ne mange pas de ce pain. Avez-vous gardé des contacts avec les autres acteurs de la série ? Bien évidemment. En dehors de la vie professionnelle, nous sommes amis . Vous qui aimez les expériences diverses, n'est-ce-pas parfois un peu contraignant de tenir un rôle récurrent ? N'êtes-vous pas obligé par exemple de refuser d'autres rôles par rapport à votre planning ? Je ne conteste jamais un rôle parce qu'il n'y a pas assez de production artistique. Nous sommes contraints, en quelque sorte d'accepter ce sort. On dit souvent, faute de grives, on mange des merles. N'avez-vous pas l'impression que'au bout de ces dix années, les scénaristes tournent un peu en rond et que les mêmes histoires arrivent successivement aux différents personnages ? Nous disposons d'un énorme potentiel artistique seulement il est mal encadré. Certains responsables souverains ont fait de ce domaine une transaction lucrative et ne se soucient guère du rendement artistique. Pensez-vous que le fait de tourner dans des séries s'adressant à un public « jeune », ferme quelques portes aux acteurs qui veulent ensuite évoluer vers des rôles plus matures ? Les professionnels sont-ils prêts à leur donner facilement une chance ? Encore une fois, c'est un problème d'intérêt. L'ère du professionnalisme doit être entamée. Et le théâtre particulièrement le drame, vous en faites toujours ? J'ai toujours fait du théâtre. J'ai participé dans treize longs-métrages qui s'inscrivent dans le registre drame. Parlez-nous de votre collaboration avec le cinéaste Rachid Bouchareb dans le film « Les hors-la loi » ? Sans ambages, j'ai apprécié cette aventure. Le film est d'abord un drame humain. Des films comme celui de Rachid Bouchareb sont nécessaires. Le fait que des problèmes soient posés, qu'on en parle et on polémique dessus permet d'élargir la réflexion et d'aller au fond des choses. Vous qui montrez beaucoup de passion pour votre métier, quel serait votre souhait à présent ? Du professionnalisme. Exercer l'art comme un métier à part entière afin de dissiper les flous. Et votre actualité… Pleins, pleins, pleins de projets. On m'a dernièrement sollicité pour participer à une Camera cachée prévue probablement pour le mois de ramadhan prochain. Cette fois- ci, nous allons piéger la communauté algérienne établie à l'étranger à savoir ; La France, l'Espagne, l'Italie, la Hollande, la Belgique et l'Allemagne.