Poursuivant sa tournée dans les universités algériennes, la délégation des responsables de l'université française d'Evry-Val d'Essonne, conduite par le président de l'université, Philippe Houdy, était l'invité de l'université de Constantine 1 pour y animer une série de conférences durant trois jours, et ce, depuis mardi dernier. Des journées qui rentrent dans le cadre de la coopération entre les deux pays et dont le thème retenu a trait au système LMD. Le recteur de l'université de Constantine 1 attend beaucoup de cette coopération, pas seulement sur le plan scientifique mais également sur la formation des cadres et du personnel administratif. « Nous sommes en train de mettre en place une dynamique de coopération avec l'université d'Evry, à même de donner la possibilité aux deux universités de construire sur le plan de la formation des projets de masters et licences communs, qui se concrétiseront par des projets de recherche et d'échanges mais aussi de formation des cadres de l'université de Constantine qui se fera ici et à Evry. Nous allons privilégier l'innovation dans certaines disciplines, notamment la biologie, puis préparer dans un avenir proche un programme d'échanges pour la mobilité des enseignants, des étudiants et l'organisation de séminaires et de colloques ». La coopération entre l'université d'Evry et l'Algérie remonte à dix ans, nous explique M. Salah-Eddine Arif, enseignant chercheur en gestion-finances à Evry, et qui est aussi délégué chargé des relations avec le Maghreb. Cette tournée des responsables de son université, entamée en avril dernier, a permis aux responsables de visiter 18 universités algériennes, alors qu'auparavant le président, le Pr Houdy, n'est jamais venu au Maghreb. Il sera très vite subjugué et attiré par le potentiel de l'Algérie dans les domaines de l'industrie et de l'enseignement supérieur, nous avoue M. Arif, qui nous explique qu'Evry cherche avant tout à coopérer avec l'Algérie à long terme, car « le grand défi est de sortir avec un partenariat gagnant/gagnant. Ce n'est pas un projet d'un an mais à long terme, pour lui donner une dimension politique. Ce que nous faisons est transparent. Nous sommes optimistes, y compris le président, qui pense que l'Algérie deviendra un acteur incontournable dans le dialogue euro-méditerranéen. » Justement, le président de l'université d'Evry, le professeur en nanotechnologie, Houdy, a bien voulu nous parler de cette coopération dont il attend beaucoup. « Nous allons terminer cette deuxième tournée de l'année par une réunion à Constantine avec les universités de l'est, pour voir comment on peut accompagner les universités dans leur passage au LMD, tant sur les aspects de la recherche, des formations que d'administration, de gouvernance et de professionnalisation. Nous signerons, à court terme, des conventions de collaboration sur des points précis, et à moyen terme, nous essayerons de voir comment on peut élargir cette collaboration à d'autres universités françaises, notamment l'université Paris-Saclay où un regroupement des universités françaises sera organisé prochainement, puis, à long terme, nous allons voir avec la ministre française de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, si nous pouvons concrétiser un programme franco-algérien pour accompagner les universités algériennes dans leur développement. L'industrialisation de l'Algérie nous intéresse également. Nous voulons proposer des formations professionnelles pour accompagner ce développement. Il y a un défi énorme, comme on peut le voir avec les chantiers de l'autoroute, du bâtiment, du chemin de fer, de construction d'universités. Il y a une dynamique extraordinaire, nous avons rencontré nos collègues et des étudiants algériens qui ont vraiment soif de réussir ce pari. » Concernant l'implantation de l'usine du constructeur automobile Renault, et le rôle que jouera son université, le Pr Houdy nous dira qu'« il existe un programme d'accompagnement des entreprises, il y a une école française qui forme des cadres en Algérie, et un projet du gouvernement algérien qui veut créer des instituts universitaires technologiques de telle façon à former des techniciens et des ingénieurs algériens de terrain. Nous sommes prêts à accompagner ce projet ». Signalons qu'une autre tournée est prévue en février puis avril 2014, dans les universités de l'ouest et du centre du pays.