Wiliam Sportisse, ami d'Henri Alleg, a estimé samedi dans un hommage posthume organisé dans le cadre du 18e Sila que l'historien, journaliste et militant anticolonialiste Henri Alleg, était pour les Algériens « un compagnon de lutte qui s'est rangé par son combat et son courage, du côté de la justice et des justes. Par son action et son engagement aux côtés des Algériens en lutte pour le recouvrement de leur dignité et de leur indépendance nationale, Henri Alleg aura été plus qu'un frère de combat ou un compagnon de lutte mais aussi véritablement l'homme d'honneur qui, au péril de sa vie, s'est tenu du côté de la justice et des justes », souligne ému Wiliam Sportisse. De son côté, Omar Chellal, homme de lettres, salue également l'incarnation de l'image de l'intégrité intellectuelle et du respect des principes humains qu'il a défendus en s'engageant dans le combat contre le système inique de la colonisation. Henri Alleg, poursuit son fils Jean Salem, avait résumé sa pensée résolument anticolonialiste dans son célèbre livre-témoignage « La question » (1958) dans lequel il dénonçait la pratique de la torture en Algérie durant la guerre de libération nationale. Militant communiste en Algérie depuis 1939, il avait lui-même séjourné et connu la torture dans les geôles de la colonisation française en Algérie après qu'il a été arrêté en juin 1957 en pleine Bataille d'Alger puis condamné en 1960 à 10 ans de réclusion dans une prison en France d'où il ne tardera pas à s'évader pour rejoindre Alger.