A l'EHS mère et enfant de Tipasa, Abdelmalek Boudiaf a pointé du doigt l'absence du personnel spécialisé, l'état délabré des lieux et le manquement en prestations de services. A 15h30, l'établissement hospitalier est déjà déserté. « Où sont passés les médecins ? Les radiologues ? Y a-t-il des remplaçants ? », a interrogé le ministre. « Ils ont été signalés absents », a répondu Samah Mekhlouf, directrice de l'établissement. Au laboratoire, le minsitre a noté l'absence de réactifs spéciaux pour les appareils. Selon les préparateurs, la faute incombe aux fournisseurs qui n'assurent pas la livraison dans les délais ainsi que le service après-vente. « Vous êtes dans l'obligation de faire des projections de 6 mois à une année pour assurer et gérer le stock des réactifs », a ordonné le ministre. « Des réunions doivent se tenir chaque dimanche avec le DSP de la wilaya pour faire une mise à jour et exposer les problèmes rencontrés au niveau des différents établissements hospitaliers et de proximité », ajoute-t-il. Concernant la réunion relative aux projections et perspectives 2014 qui devait se tenir ce mois de novembre, la directrice de l'établissement afirme que Ammar Amokrane, directeur de la santé publique (DSP) de la wilaya de Tipasa, n'a rien dit sur cette rencontre. Ce responsable, sur ordre du ministre, sera de ce fait relevé de ses fonctions pour négligence et mauvaise gestion des ressources humaines. Après que le ministre eut vérifié le bon fonctionnement du scanner, une patiente a exposé son cas. « La nuit dernière, nous avons été contraints de quitter l'établissement sous le motif de non-fonctionnement du scanner », a-t-elle signalé. « Nous avons été transférés à l'hôpital de Blida où le personnel nous a orientés vers une clinique privée où nous avons déboursé 7.000 DA pour le scanner », a-t-elle précisé. « Mes instructions vous seront transmises demain », dira le ministre à la directrice de l'établissement hospitalier en question. Au service obstétrique, M. Boudiaf a remarqué l'absence d'un gynécologue. Quant aux pédiatres, ils sont au nombre de neuf à gérer le service. Ces derniers se plaignent de l'absence d'une unité de bactériologie et d'une autre d'urgences spécialisée en pédiatrie. Cette visite, destinée aux services des urgences, a conduit la délégation ministérielle jusqu'à l'Etablissement de santé de proximité (ESP) Bouriche-Marouane dit Marouane Sghir, à Tipasa. La structure en question compte un médecin et un dentiste et la garde est assurée après 16h. Tout semble se dérouler dans de bonnes conditions. Il est 18h40. Le ministre de la Santé fait son entrée dans l'établissement public hospitalier (EPH) de Koléa. La salle d'attente du service des urgences est archicomble. Le personnel médical, visiblement dépassé par cet afflux, ne sait plus où donner de la tête. Les infirmiers courent dans tous les sens pour essayer un tant soit peu de répondre aux besoins des malades. « C'est une pression quotidienne due au manque de structures sanitaires de proximité », déplore le responsable de l'établissement. Le ministre s'est enquis de l'état de santé des personnes hospitalisées. Il a fait des reproches sur l'hygiène des lieux. S'adressant au directeur de l'EPH, il exige l'utilisation d'une literie jetable et le renouvellement des lits rongés par la rouille. Quant à la nourriture, il demande aux patients de consommer les repas préparés à l'hôpital. Selon M. Boudiaf, le personnel médical est certes qualifié mais la gestion fait défaut, y compris pour le matériel qui n'est pas bien exploité. Raison pour laquelle, dit-il, « il faut créer des directions de maintenance au niveau des CHU pour entretenir les appareils pour une meilleure prise en charge des malades ».