Même confrontée actuellement à un manque de ressources, l'entreprise devrait assurer le même niveau d'investissements consentis en 2009 (240 mds DA), a indiqué hier son PDG, Nourredine Boutarfa. “ Cela, dira-t-il, témoigne de la poursuite des efforts de concrétisation du programme de développement de la production et de la distribution de l'électricité et du gaz en absence de ressources propres, conséquence du gel des tarifs de l'électricité», a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec la presse. La couverture financière de ce programme d'investissement sera assurée à hauteur de 70% (166,8 mds DA) par les crédits bancaires, à 20,7% (50 mds DA) par l'Etat et à 9 % par les clients. Interrogé sur les dernières mesures prises par l'Etat pour assainir le groupe, M. Boutarfa a répondu “qu'elles couvraient seulement le financement de quelques projets du holding pour l'année 2010 mais ne résolvent pas son problème de financement”. Selon les chiffres qu'il a fournis, le niveau des créances détenues sur les clients des sociétés de distribution reste élevé à 43 mds DA à fin juin 2010. Une somme à laquelle s'ajoute un montant de sept mds DA chaque année de TVA non restituée par l'administration des impôts. ASSAINIR L'ENTREPRISE Le PDG de Sonelgaz a mis en garde contre l'incapacité de son groupe à rembourser ses dettes en 2020, l'échéance fixée par l'Etat pour le différé de payement, estimant que l'Etat doit procéder à des augmentations des tarifs par étape pour ne pas être contraint, à cette date, à augmenter d'un seul coup. Questionné sur la dernière mesure du Conseil des ministres concernant l'octroi de la garantie de l'Etat aux crédits bancaires alloués aux entreprises publiques stratégiques, M. Boutarfa a souligné que ces financements bancaires restent des crédits qui pèsent sur la situation financière du groupe. “L'Etat n'a pas donné d'argent à Sonelgaz, il a seulement gelé son découvert bancaire en attendant son traitement, soit en le capitalisant, soit en le reprenant des banques et en le rééchelonnant sur une période de 10 à 15 ans”, a-t-il souligné. “L'assainissement du groupe n'a pas encore eu lieu” et une rencontre est prévue en septembre entre le holding et le ministère des Finances pour discuter du traitement de cette dette. M. Boutarfa a tenu à rassurer, toutefois, que son groupe allait poursuivre les investissements pour l'accroissement de la demande et la réhabilitation du réseau. Sur la période 2010-2020, le groupe compte investir 3576 mds DA, dont 634 pour les projets de la distribution du gaz et de l'électricité. Il a écarté pour ces financements tout recours aux emprunts obligataires en raison de leurs coûts élevés. Il a, par ailleurs, affirmé «que les problèmes de distribution d'électricité affectant plusieurs wilayas, persisteront si des contraintes ne sont pas levées, notamment la difficulté d'accès au foncier pour réaliser de nouveaux postes de distribution. «La perturbation de la distribution de cette énergie, observée pendant l'été, est aussi causée par de nombreux facteurs, comme la rupture des conducteurs moyenne tension suite aux intempéries ainsi que par la surcharge des lignes due à des demandes exceptionnelles» a-t-il expliqué. Interrogé sur le plan d'exportation de l'énergie électrique, annoncé auparavant, M. Boutarfa a expliqué que ces ventes à l'étranger doivent assurer un prix international de la rente gaz ce qui n'est pas le cas actuellement. Enfin, d'ici à 2020, le groupe envisage également d'investir 465 mds DA pour installer une capacité de production de 375 MW en photovoltaïque et en éolien.