Nous sommes avec la décision du gouvernement de ne pas augmenter les tarifs de l'électricité, mais l'Etat doit financer les projets de Sonelgaz », a déclaré, hier, Achour Telli, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs des industries électrique et gazière (FNTIEG-UGTA). Intervenant à l'ouverture des travaux de la commission exécutive de la fédération, l'orateur a affirmé que le groupe Sonelgaz se trouve dans une situation financière « asphyxiante ». Une situation qui, selon lui, risque de compromettre le plan de développement de l'entreprise, tracé pour l'exercice 2007-2010. Afin d'étayer ses dires, Achour Telli s'est appuyé sur un nombre de données. L'entreprise, a-t-il indiqué, souffre d'un découvert financier de 10 milliards de dinars. « Le chiffre risque de se multiplier d'ici à l'année 2008. Il peut avoisiner les 20 à 30 milliards de dinars », a-t-il attesté. Pour assurer son développement, Sonelgaz, suivant les chiffres communiqués par le syndicat, aura besoin d'un plan de financement de 2 milliards de dollars/an. Ce plan, a-t-il expliqué, servira à faire face aux défis : une forte croissance de la demande, une forte croissance démographique, le développement des infrastructures, la généralisation du gaz par canalisations et surtout éviter à l'avenir un système de partenariat dans lequel Sonelgaz est acheteur unique qui induira un prix très élevé de KWT par rapport au prix de kWt de l'entreprise. Pour éloigner tout risque d'effondrement, Sonelgaz, selon Achour Telli, n'a pas mille et un choix, mais uniquement deux : soit l'Etat viendra en aide à l'entreprise en injectant des financements directs, soit l'entreprise augmentera les tarifs de l'électricité, avec le soutien de l'Etat, de l'abonné ordinaire et des agriculteurs. « L'entreprise sera en difficulté financière en 2007. Pour 2008-2010, Sonelgaz sera dans l'incapacité d'assurer sa mission de service public dans les meilleures conditions », a-t-il souligné en présence du PDG de Sonelgaz, Noureddine Boutarfa. Les travailleurs, selon les représentants de la fédération, sont inquiets quant à l'avenir de l'entreprise et, par ricochet, des postes d'emploi. Toutefois, le PDG de Sonelgaz s'est montré plutôt rassurant. Selon lui, le programme tracé pour l'échéance 2007-2010 est déjà bouclé et sa réalisation ne posera pas problème. Les assurances de l'état Noureddine Boutarfa a rassuré les travailleurs : « L'Etat nous a assuré que nos problèmes seront pris en charge et que notre plan de développement quinquennal est bouclé », a-t-il lancé en relevant que 3000 MW étaient déjà engagés. Selon lui, tant que l'Etat assure à l'entreprise l'accès aux financements (crédits bancaires), Sonelgaz continuera à mettre en œuvre ses plans de développement. En plus des crédits bancaires, les responsables du groupe auront recours également aux emprunts obligataires. La société, a-t-il indiqué, va lancer cette année un autre emprunt obligataire, ouvert probablement au grand public, pour tenter de lever un montant de 20 milliards de dinars. En revanche, le problème pourra se poser à partir de 2011. « Mais au-delà de 2010, l'Etat va probablement faire quelque chose comme augmenter le capital de la société, lui consentir des subventions ou décider des augmentations de tarifs mais à des niveaux supportables », a-t-il ajouté. Ayant formulé une demande pour une augmentation des tarifs de 10 à 15%, les dirigeants de Sonelgaz attendent toujours la décision des autorités qui, a-t-il renchéri, sont en train de rechercher la bonne solution. Sonelgaz a réalisé en 2006 un chiffre d'affaires de 126 milliards de dinars et s'attend à 140 milliards de dinars en 2007.