La relance de la pêche du corail est attendue « avec impatience » par les professionnels du secteur, après une interdiction de 14 années. « Nous espérons que cette ouverture ne sera pas entachée de contraintes administratives lourdes susceptibles de nous compliquer notre mission et notre passion, que nous avons abandonnée malgré nous », signale Amine Abane, président de l'Association des plongeurs et corailleurs algériens (APCA), affirmant que les représentants des professionnels ont été invités à participer à ce processus de réouverture de cette pêche, qui aura lieu en 2014. Selon lui, l'une des principales conditions à mettre en place pour assurer le bon déroulement de la pêche du corail est « le maintien de l'interdiction de l'utilisation des plongeurs étrangers ». Le nombre suffisant des pêcheurs de corail et des plongeurs algériens est l'argument avancé par notre interlocuteur pour défendre ce principe. Le nombre de pêcheurs de corail adhérents à l'association est de 70. S'y ajoutent plus de 50 plongeurs professionnels ayant déjà exercé l'activité en plus d'une quarantaine de personnes que l'association veut récupérer du secteur de l'illicite « qui a pris une proportion alarmante ». « C'est largement suffisant pour la relance de l'activité, qui va se faire par zones », estime M. Abane. Pour mieux aborder l'avenir de la filière, le président de l'APCA suggère la création d'une école de formation de plongée professionnelle. Il insiste également sur la nécessité de veiller à mettre en place une pêche « organisée et écologique » pour la réussite de cette activité, qui est également tributaire « de l'attribution exclusive des concessions de pêche du corail aux pêcheurs qui ont exercé auparavant cette activité et ceux détenteurs d'un brevet de plongée professionnel ». En outre, la relance de la pêche du corail doit se faire, de l'avis de l'APCA, en mettant en place un arsenal juridique pour limiter la pollution marine, qui provient principalement des rejets, en mer, des bateaux et des industriels. L'une des missions à laquelle s'attache l'Association est la lutte contre l'informel, qui a un impact négatif sur l'évolution des réserves de corail en Algérie. « La pêche illicite utilise des méthodes et des moyens inadéquats », affirme M. Abane, qui espère que « cette période de repos biologique de 14 ans » est suffisante pour faire régénérer la ressource. Le ministère a décidé de la relance de la pêche du corail en 2014. Cette filière sera gérée et encadrée par une agence nationale en cours de création.