Le corail, une richesse dont recèle la cote est algérienne, devrait être protégé et exploité avec sagesse pour une meilleure gestion. C'est du moins ce qu'a été affirmé par le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi, hier à El Tarf. En effet, le ministre qui s'exprimait au cours d'une rencontre avec des professionnels du métier venus de différentes régions du pays a appelé à la "concertation" et au "dialogue" en vue d'une exploitation rationnelle du corail. "Je suis venu écouter vos préoccupations et vos suggestions pour la mise en place d'un dispositif permettant l'organisation, l'exploitation rationnelle et la commercialisation du corail à partir de 2014", a-t-il indiqué. Ainsi, il faut dire que " l'embargo " contre la pêche au corail sera finalement levé. Pour rappel, ce dernier a été suspendu depuis 2001 à cause d'une surexploitation. Il a, en outre, souligné que la concertation et le dialogue avec les corailleurs constitue "une phase importante", M. Ferroukhi a affirmé qu'"il s'agit là de la deuxième phase du dossier relatif à la pêche au corail, laquelle porte sur la mobilisation de l'ensemble des conditions nécessaires, comme le cadre juridique et organisationnel, la délimitation des sites corallifères, les concessions, la formation et l'accompagnement, en vue de valoriser et de préserver cette richesse". Il a également souligné, dans ce contexte, que l'activité de la pêche au corail sera réglementée par l'Agence nationale de développement durable de la pêche dont les locaux devaient être visités dans l'après-midi, au chef-lieu de la wilaya d'El Tarf. Evoquant les raisons et l'impact de l'interdiction de la pêche au corail en 2001, le ministre a également indiqué que 75% de cette richesse est concentrée dans cette région de l'extrême nord-est du pays, d'où "l'importance d'adopter une stratégie à même de permettre à l'économie du pays de tirer concrètement profit de ce produit et non se contenter du tiers de la récolte en raison des techniques actuellement utilisées". Dans ses réponses à des préoccupations soulevées par les professionnels, notamment celles liées aux modalités de commercialisation du corail, aux adjudications professionnelles et à la formation, M. Ferroukhi a notamment mis l'accent sur l'importance de la valorisation du produit en privilégiant le produit fini à forte plus-value, ainsi que la responsabilisation des professionnels et leur formation continue dans le cadre du développement de cette filière. S'agissant des études réalisées entre 2006 et 2009 sur les zones corallifères, M. Ferroukhi a indiqué que les résultats ont été "concluants" dès lors que la principale conclusion "confirme la présence de la ressource avec possibilité de son exploitation dans les zones dans l'extrême nord et ouest du pays". D'autres points ayant trait au maintien de l'interdiction aux corailleurs étrangers de la pêche de ce produit, l'encadrement qualifié des professionnels, la consolidation des structures de transformation pour une exploitation rationnelle du corail, la prise en charge médicale des plongeurs en cas d'accidents, ont également été débattus au cours de la rencontre. La délégation ministérielle, accompagnée des autorités locales, a pris part à la commémoration du 1er anniversaire de la mort du président Chadli Bendjedid avant de se rendre, dans l'après-midi, à El Kala pour y inspecter un établissement d'exportation du corail, un projet de ferme crevetticole à Oued Mafrag (Ben M'Hidi). La pêche au corail a été suspendue en 2001 suite à une surexploitation de cette ressource, accentuée par l'absence d'une évaluation du potentiel existant. Mais cette suspension n'a pas pour autant freiné le braconnage de l'or rouge. L'Algérie dispose d'un potentiel important de corail, notamment rouge, équivalent à 50% des réserves mondiales.
