Selon l'agence sahraouie, les forces de répression marocaines sont intervenues violemment pour disperser les manifestants qui revendiquaient pacifiquement le retrait immédiat de l'occupation marocaine du Sahara occidental et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Durant la manifestation, les citoyens sahraouis ont brandi les drapeaux de la RASD (République arabe sahraouie démocratique) et scandé des slogans appelant au retrait de l'occupant marocain du Sahara occidental et la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis, a ajouté la même source. Les participants ont également dénoncé les violations des droits de l'homme commises par l'occupant marocain dans les territoires occupés du Sahara occidental et le pillage des ressources naturelles sahraouies. Plus de 38 ans après la bravade de la « marche verte », la réalité sahraouie s'impose de jour en jour, en dépit de l'embargo imposé par Rabat et ses alliés. Les vérités sur les crimes coloniaux et les atrocités commises dans les territoires occupés éclatent à la face de l'occupant, poussé dans ses derniers retranchements. La fosse commune découverte récemment, dans laquelle avaient été jetés, en 1976, des civils sahraouis prouve que la vérité ne peut pas être occultée pour toujours malgré l'entêtement du Maroc. Certaines organisations non-gouvernementales ont pu constater de visu les violations flagrantes des droits des Sahraouis et ne cessent de les dénoncer, comme c'est le cas d'Action contre la violence armée qui a appelé, hier, la communauté internationale à consacrer plus de moyens et d'efforts pour le déminage de ces territoires. Les efforts et les moyens internationaux consacrés au déminage des territoires sahraouis libérés, essentiellement des mines antipersonnel et des bombes à fragmentation, « restent insuffisants », d'autant que « plus de 256 zones dangereuses ont été recensées au niveau de ces territoires ». « Cet état de fait implique pour la communauté internationale l'intensification de ses efforts et l'augmentation des moyens consacrés aux opérations de déminage, en vue de préserver le peuple sahraoui », a expliqué le représentant de l'organisation au Sahara occidental, Ahmed Sid- Ali. « Les statistiques démontrent que les territoires sahraouis comptent parmi les plus importantes régions abritant des mines antipersonnel et des bombes à fragmentation, lâchées par l'armée aérienne marocaine pour le bombardement de civils sahraouis », a-t-il ajouté. « Les moyens insuffisants alloués au déminage des territoires sahraouis ont permis le déminage de 25 millions de mètres carrés seulement », a précisé le représentant d'Action contre la violence armée qui appelle « les instances internationales à accorder une plus grande importance à la question du déminage des territoires sahraouis ». Plus de 2.500 victimes sahraouies des mines antipersonnel sont recensées. « Le retard accusé par les autorités marocaines dans l'adhésion aux conventions internationales sur l'interdiction des mines antipersonnel et des bombes à fragmentation complique davantage la mission des instances et des organisations internationales désirant participer aux opérations de déminage des territoires sahraouis », a-t-il affirmé. « Aujourd'hui, il n'y a aucune explication à l'atermoiement du Maroc en vue d'adhérer à ces conventions afin de mettre un terme aux souffrances du peuple sahraoui », a-t-il fait remarquer.