Danger n Le Sahara occidental demeure l'une des zones les plus minées de la Terre. Les mines antipersonnel, mines antichar, bombes à fragmentation et engins non explosés ont été laissés dans ce territoire après l'invasion et l'occupation du Sahara occidental par le Maroc et la Mauritanie. Les effets désastreux des mines antipersonnel et bombes à fragmentations utilisées par l'armée marocaine au Sahara occidental sont toujours d'actualité en dépit de l'arrêt des hostilités entre les deux parties à la faveur d'un cessez-le feu signé en 1991. Les mines font en effet toujours de victimes parmi les populations civiles, en particulier, les enfants. Difficile d'avancer un chiffre exact reflétant l'ampleur de la situation, mais, à se fier aux ONG sahraouies, des centaines d'enfants sont amputés, qui d'une jambe, qui d'une main quand ils restent en vie. Lors des célébrations de la Journée internationale de la sensibilisation au problème des mines et de l'assistance à la lutte antimine, le 4 avril dernier, l'Association sahraouie des victimes des mines (ASAVIM) a lancé un appel pour la sensibilisation contre les mines, et créé la campagne «Prête-moi ta jambe» qui appelle à un Sahara occidental sans mines. L'objectif principal de cette action est d'encourager les acteurs locaux, les ONG et la communauté internationale, en particulier le Secrétaire général de l'ONU à se joindre à cette action, à se conformer à leurs responsabilités respectives et à s'impliquer davantage auprès des victimes des mines et du peuple sahraoui en général, qui vit depuis plus de 30 ans le long d'un mur hautement miné qui divise son territoire en deux. «Au nom de Mouna, une enfant de 4 ans victime de l'explosion d'une bombe à fragmentation, à l'Est du mur, le 02 février 2012. Au nom de Abderrahmane Ahmed Reigat, le garçon dont le corps a été criblé par les éclats d'un obus à shrapnel et qui a perdu son père dans un accident de mine, à l'Est du mur. Au nom des milliers de personnes touchées, et pour le peuple sahraoui, nous demandons à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement du Maroc et d'exiger qu'il rejoigne l'appel international pour l'interdiction de l'utilisation des mines terrestres au Sahara occidental, et s'implique davantage à s'acquitter de ses responsabilités humanitaires, politiques et juridiques», lit-on dans un communiqué de l'ASAVIM. Il est question pour cette même association de l'adhésion du Maroc au traité d'interdiction des mines et la Convention sur les munitions à fragmentation, de la participation sans condition aux programmes sur le déminage humanitaire et éducation aux risques dans la partie ouest du mur et enfin de l'engagement à fournir à long terme de manière ciblée et durable de l'aide aux survivants, à leurs familles et aux communautés affectées dans les territoires sahraouis sous son contrôle. F. H.