« Non à la violence faite aux femmes ! Pour une législation spécifique et une loi qui protège les femmes, halte à l'impunité, assez de violence. » Ce sont les mots d'ordre qu'a choisis l'Association pour l'émancipation de la femme (AEF) et le réseau Wassila pour célébrer la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, qui coïncide avec le 25 novembre de chaque année. Une conférence de presse a été conjointement animée, hier, à Alger, par Soumia Salhi et Dalila Imarène Djerbal, respectivement présidente de l'AEF et membre du réseau Wassila. Profitant de cet évènement, elles comptent organiser une randonnée pédestre au parc zoologique de Ben Aknoun pour réitérer une revendication qui leur tient à cœur : une loi spécifique qui sanctionne les violences faites aux femmes. Cette randonnée est organisée avec l'appui technique de la Fédération algérienne d'athlétisme, le Comité olympique algérien et l'UGTA. « Agissons ensemble pour faire progresser notre législation. Parce que c'est une loi spécifique qui n'est pas prise en compte dans le code pénal, la loi doit définir les différentes violences, et pour l'intégration de la déclaration 93 des Nations unies », dira Soumia Salhi. « Nous avons besoin de mesures concrètes pour protéger les femmes quand elles déposent plainte afin qu'elles ne se retrouvent pas victimes de représailles à la maison ou dans la rue sans oublier la violence symbolique », a-t-elle ajouté. Pour elle, les images qui font des femmes des objets sexuels, des images négatives qui favorisent la banalisation de la violence et même la justifient doivent être bannies. « Notre message : ça suffit cette violence », dira, pour sa part, Dalila Imarène Djerbal. Selon les animatrices de la conférence, la loi ne protège pas suffisamment les victimes de violence. Elles revendiquent donc une loi qui criminalise la violence sous toutes ses formes. La femme a droit à la sécurité, l'intégrité et la dignité dans la famille et dans l'espace public : au travail, à l'école, dans la rue ; des droits qui sont pourtant garantis par la Constitution mais loin d'être appliqués, n'ont-elles cessé de marteler. Pour l'année 2012, la Gendarmerie nationale a fait état de 5.797 cas de coups et blessures, 261 femmes tuées, 297 viols et 329 attentats à la pudeur, et 46% des agressions ont eu lieu en milieu familial. Certes, partout dans le monde, les femmes subissent des violences comme aux USA où il y a près de cent mille viols par an et en France, où on compte un viol toutes les sept minutes. La Journée internationale contre les violences faites aux femmes est, pour les conférencières, une occasion d'élaborer un plaidoyer et de faire une analyse critique de la discrimination et des violences mais aussi pour réactiver la proposition de loi que des parlementaires, hommes et femmes, ont approuvée, déposée à l'Assemblée populaire nationale le 25 janvier 2012.