Des associations qui militent pour les droits des femmes ont plaidé dimanche à Alger pour la promulgation d'une loi-cadre sanctionnant les violences faites aux femmes. Ces associations regroupées au sein du collectif "stop à la violence, les droits aux femmes maintenant", ont insisté, lors d'une conférence de presse animée à l'occasion de la célébration de la journée internationale dédiée à la lutte contre la violence faite aux femmes, sur la nécessité de relancer la proposition de cette loi, en vue de "réduire la tolérance sociale de ce fléau". Le 25 janvier 2012, le bureau de l'APN avait approuvé une proposition de "loi cadre" formulée par 40 députés pénalisant sévèrement toute agression ciblant les femmes. La proposition de cette loi cadre, a pour objet de consacrer les dispositions fondamentales en matière de lutte contre les violences, physique ou morale, faites aux femmes et de prévenir leurs répercussions sur les enfants. Dans son intervention en sa qualité de membre du collectif et présidente de l'association pour l'émancipation de la femme (AEF), Soumia Salhi, a estimé que "même si les sanctions contre la violence existent dans le code pénal algérien, elles demeurent "dispersées et ne sont pas spécifiques aux femmes". Elle a expliqué, dans ce sens, qu'à l'exception des viols des mineurs, les violences particulières à l'encontre des femmes "n'ont pas fait l'objet d'une identification particulière dans le code pénal qui n'a pas envisagé, malgré les réformes de 2006, la prise en charge des violences faites aux femmes au sein de la famille et dans le couple". "Ce sont des lacunes que se propose de combler la proposition de cette loi qui se fixe comme impératif la poursuite de la consolidation du système législatif par des textes portant sur la pénalisation de la violence fondée sur le genre", a souligné Mme Salhi. En 2011, selon les statistiques de la direction générale de sûreté nationale (DGSN), près de 8.000 femmes ont été victimes de violences multiples dont 5.047 cas recensés ayant subi des violences corporelles. Durant la même période, 1.570 femmes ont été victimes de mauvais traitements de la part de leurs ascendants, 273 victimes d'abus sexuels, 24 femmes victimes d'homicides volontaires et 4 cas d'inceste, selon la même source. Dans le monde, sept femmes sur dix sont victimes, chaque jour, d'actes de violence et de pratiques abusives, selon la commission onusienne de la condition de la femme qui consacrera sa 57e session prévue en mars prochain à l'élimination et la prévention de toutes les formes de violence à l'égard des femmes et jeunes filles.