Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a plaidé, hier, en faveur d'une justice de « meilleure qualité » et des magistrats « actifs et efficaces ». « Il faut s'employer à faire rendre à la justice des décisions d'une meilleure qualité », a indiqué Me Ksentini qui était l'invité de la rédaction de la chaîne III de la Radio algérienne. « Pour cela, nous avons besoin du concours actif et efficace des magistrats, premiers protecteurs des droits de l'Homme, pour améliorer la qualité de la justice », a-t-il dit, plaidant en faveur d'une formation « efficace » des magistrats. Pour Me Ksentini, « lorsqu'une justice est de bonne qualité, l'opinion publique est satisfaite et les choses vont mieux parce que cela, a-t-il dit, a pour effet de dénouer tous les drames sociaux ». Au sujet de la détention provisoire, il a déploré la « persistance de la culture » de cette forme de détention qui, a-t-il dit, « ne correspond pas du tout à la volonté politique de nos dirigeants et ne s'accommode pas des droits de l'Homme ». « Il n'y a rien de plus contraire aux droits de l'Homme que la détention provisoire lorsqu'elle est arbitrairement et abusivement décidée », a-t-il affirmé. Il a fait observer que les textes en matière de détention provisoire sont d'une « grande clarté, mais, a-t-il noté, c'est leur application qui est incorrecte ». Il a par ailleurs relevé une réalisation « correcte » des objectifs en matière de garde à vue et une « amélioration » des conditions d'incarcération des détenus. S'agissant de la dépénalisation de l'acte de gestion, Me Ksentini a souligné l'impératif de régler cette question « le plus vite possible afin de relancer l'économie nationale ». A propos de la lutte contre la drogue, Me Ksentini a estimé que « la répression à elle seule ne suffit pas à régler les problèmes », ajoutant qu'« il faut sanctionner en proportion de la gravité de l'affaire ». Me Ksentini a indiqué, à cette occasion, qu'un rapport sur les droits de l'Homme en Algérie sera remis à la fin de l'année au chef de l'Etat conformément à la loi.