Ils font partie de la vague des groupes musicaux qui montent doucement mais sûrement. Ils ont la voix, le talent et ils exploitent des airs venus d'ailleurs pour faire passer leurs messages. Leur jeunesse, leur esprit fertile et leurs idées matures leur promettent une belle et grande carrière. Les huit musiciens qui composent le groupe Démocratoz ont fait une belle rencontre autour de la musique qu'ils ont pour passion. Ils sont issus de plusieurs wilayas du pays : Oran, Constantine, Tlemcen et Béchar. Ces jeunes se sont rencontrés il y a à peine deux ans. Mais c'était suffisant pour identifier le rythme musical qui convienne à leur inspiration et réponde à leur aspiration. « Nous avons opté pour une fusion entre le reggae, la musique africaine et la world musique », nous a dit Sadek Bouzinou, chef du groupe. Cette fusion de « musiques rebelles », originaires de plusieurs pays du monde, est pratiquée par ces Algériens pour faire passer des messages sur la situation de la jeunesse algérienne. « C'est le meilleur support pour faire passer des messages qui traduisent les soucis et les préoccupations de la jeunesse algérienne. Nous avons chanté les harraga, le problème du chômage qui empoisonne les esprits des jeunes, et la marginalisation. Des notes d'espoir pour un avenir meilleur sont les autres messages que nous tenons à faire passer », dit le musicien. En dépit d'une tournée nationale ayant permis à ce nouveau-né de faire le tour de plusieurs villes algériennes pour animer une cinquantaine de galas, le groupe n'a pas encore sorti son premier album. « Notre premier album est en préparation. C'est John Alain Roussel, un grand artiste, qui a travaillé avec de grandes stars mondiales, à l'instar de Bob Marley, Céline Dion et le groupe Police, qui va superviser notre production. » Lors du spectacle animé dimanche soir au campement de Tedessi, le groupe Démocratoz a interprété plusieurs chansons dont trois en anglais, « Up cite », pour parler du paradis comme récompense à toutes les bonnes actions, « What a rastaman ? », évoquant une philosophie de l'existence et un choix de vie. D'autres titres comme « Mazal » et « L'Algérie » dédiée aux hommes qui ont sauvé l'Algérie et en hommage à une jeunesse capable de se sacrifier pour le bonheur de notre cher pays, ont été également interprétées. « Dounia Dounia » est une autre chanson qui parle de la jalousie. Le groupe, qui est composé d'étudiants universitaires, est très actif sur le terrain. Il a décidé par ailleurs de s'engager au sein de la société civile avec des travaux d'intérêt général, à l'image de la réalisation d'ateliers dans les bidonvilles au profit des enfants. C'est là le premier projet que comptent réaliser ces jeunes. « On veut faire des ateliers pour apprendre aux enfants comment s'adapter à la réalité, l'importance du rêve et comment le réaliser. Ceci peut se faire à travers des rencontres avec des personnes qui se rendent tous les jours utiles à la société comme le médecin, le pilote, le chercheur... qui auront à parler de leur parcours. Il est très important pour nous de travailler pour l'intérêt de tout le monde », confie le chef du groupe.