Ça bouge à Oran. Une nouvelle formation musicale vient de naître avec une appellation bien atypique : Démocratoz. Sadek Bouzinou, fondateur et leader du groupe, s'est confié à El Watan Week-end, sur le commencement, les influences et les projets de Démocratoz. Petite virée dans un univers mâtiné de reggae et de gnawa. «Je m'attendais bien à cette question, lâche Sadek Bouzinou, à propos de l'appellation du groupe. Démocratoz, c'est notre démocratie à nous. Au lieu d'importer des systèmes politiques venus d'ailleurs et parfois étrangers à notre culture. Donc voilà, pour Démocratoz. Nous avons une philosophie bien à nous, une conception de la vie bien à nous, alors notre démocratie sera bien à nous.» Agé de 27 ans, Sadek Bouzinou, leader de la formation, est sociologue de formation et également dessinateur à ses heures perdues. «J'adore le dessin, surtout la caricature, et d'ailleurs, pour quelqu'un qui n'a jamais fait les Beaux-Arts, j'ai eu deux fois le 1er prix de l'école des Beaux-Arts d'Oran.» Le groupe qui n'a, pour ainsi dire, qu'un mois d'existence, est né dans la capitale de l'Ouest avec des musiciens oranais, mais aussi de Tlemcen ou de Béchar, pour la résonnance gnawiya. «Nous faisons nos propres recherches musicales. Nous avons notre propre style, donc pas d'influence réelle que ce soit à Oran ou ailleurs. Certes, moi, à titre personnel, je compose, j'écris, mais je garde toujours une certaine source d'inspiration, à travers plusieurs artistes roots, à commencer par le plus connu d'entre eux, celui qui nous permet d'exister, le cultissime Bob Marley», avoue alors Sadek, qui admet cependant une petite dose de raï ou de musique oranaise dans ses choix. «Oran, bien sûr, est incontournable en matière de musique raï, mais nous sommes là et nous comptons bien percer, fort heureusement…» Démocratoz n'en est qu'à ses débuts, mais l'idée de former ce groupe a germé dans la tête de Sadek Bouzinou depuis plusieurs mois. «Jusqu'à la naissance officielle de Démocratoz, nous explique-t-il, chacun travaillait de son côté. Moi-même, je travaillais dans plusieurs groupes, mais mon délire ne correspondait pas à la vision globale de toutes ces formations. J'ai tout essayé, du R'n'B à la soul, mais je reste toujours attaché au reggae et à l'écriture.» Puis la genèse de Démocratoz s'effectue fin 2011. «J'ai trouvé un ami pour commencer l'aventure, puis un batteur et, chemin faisant, nous avons commencé par un concert à Oran le 26 novembre dernier, alors que le groupe n'avait pas encore achevé sa naissance.» Des projets, il y en a pour cette année 2012 qui commence, pour Démocratoz, puisque «d'ici quelque mois, nous fignolerons bien comme il faut notre premier album, puis nous penserons à faire une tournée nationale, voire internationale, pourquoi pas…»