Les autorités algériennes et italiennes ont enclenché des discussions pour la conclusion de nouveaux partenariats entre les entreprises des deux pays. C'est du moins l'objectif de l'installation, hier, à Alger, de la task force, une rencontre réunissant des opérateurs algériens et italiens. Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounès, n'a pas souhaité divulguer la nature de ces partenariats afin de ne pas influer sur les discussions. Reste que l'Algérie, tout comme l'Italie, veulent rehausser les relations bilatérales dans l'industrie. « Notre objectif, c'est de hisser les relations commerciales à un niveau supérieur, et ce, à travers une coopération dans l'industrie. L'Algérie n'a pas besoin d'argent mais d'un accompagnement technique, d'un transfert de technologie et de booster les échanges bilatéraux », a rappelé M. Benyounès, en déplorant qu'« actuellement, plus de 90% de nos exportations vers l'Italie sont constituées d'hydrocarbures alors que nos importations, principalement des produits de l'agroalimentaire, se facturent à 5 milliards de dollars ». Des Italiens toujours plus gourmands L'Italie, quant à elle, ambitionne de consolider sa place sur le marché algérien et d'être « le partenaire privilégié de l'Algérie », a souligné son vice-ministre du Développement économique, Carlo Calenda. « Nous sommes aujourd'hui classés à la troisième position en termes d'échanges bilatéraux et nous souhaitons être premiers. Le gouvernement italien considère aujourd'hui que l'Algérie est un partenaire de référence de la rive sud de la Méditerranée », a-t-il précisé. C'est ce qui explique, d'ailleurs, l'importance de la délégation qui participe à cette task force. En plus de 81 entreprises, 120 industriels qui représentent l'excellence dans des secteurs à très haut potentiel de développement, notamment l'infrastructure et les constructions, machines et équipements pour chantiers navals, participent à cette rencontre. Outre ces secteurs, le vice-ministre italien a souligné que d'autres ont été identifiés pour renforcer le partenariat, citant, entre autres, l'agriculture, la mécanique, la pêche, l'industrie manufacturière et la santé. « En termes de chiffres, nos exportations continent à croître et ont enregistré une hausse plus de 10% durant les huit premiers mois de l'année en cours après les 25% enregistrés en 2012 », a indiqué Carlo Calenda. Selon lui, plus de 150 entreprises italiennes sont installées en Algérie. Les deux ministres de la Pêche et de l'Agriculture ont présenté les potentiels importants dont disposent leurs secteurs ainsi que les opportunités d'investissement qu'ils offrent. M. Nouri a fait savoir que l'agriculture a bénéficié d'une enveloppe de 10 milliards de dollars pour son développement, sans compter ce qui va être engagé dans le prochain quinquennat (2014/2019), soulignant que « le secteur a besoin du savoir-faire italien, notamment dans le domaine de la transformation ». M. Ferroukhi a, de son côté, rappelé que l'objectif fixé est « d'arriver à industrialiser les produits de la pêche et d'intégrer les différentes technologies pour développer l'activité ». Le président du Forum des chefs d'entreprise, Réda Hamiani, a souligné que les opérateurs des deux pays aspirent à conclure des partenariats gagnant-gagnant, indiquant que « le bémol dans nos relations, c'est d'abord le déséquilibre de la balance commerciale et la régression sensible des entreprises italiennes sur le marché algérien ». Chose qu'a démenti le vice-ministre italien qui a indiqué que le nombre d'entreprises italiennes en Algérie est en augmentation.