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La disposition est introduite dans la LFC pour 2010 : «L'Etat pourrait reprendre ses entreprises privatisées»
Publié dans Horizons le 30 - 08 - 2010

Photo : Makine F. Les nouvelles dispositions de la loi de finances pour 2010, dans la continuité de celle de 2009, marquent un pas supplémentaire dans la reprise en main des leviers de l'économie nationale. Elles esquissent les jalons d'un protectionnisme légitime.
On a commencé d'abord par confirmer la préférence pour le promoteur national à travers un régime préférentiel dans l'octroi des marchés publics et la nécessité pour tout investisseur étranger de devoir s'associer avec ce dernier. Le plus significatif dans la nouvelle démarche, c'est la décision de reprendre les actifs de toute entreprise privatisée au cas où le repreneur « ne s'acquitte pas de ses engagements notamment le paiement des actifs cédés », est-il rappelé dans le texte adopté lors du dernier conseil des ministres.
Cette mesure marque déjà un renforcement du dispositif de reprise en main des secteurs de l'économie notamment les sociétés publiques qui ont été cédées à des investisseurs étrangers et qui n'ont pu honorer les engagements contenus dans le cahier des charges. Bien qu'il n'y ait aucune allusion directe à tel ou tel entreprise, l'on peut cependant voir en filigrane, la résolution ferme du gouvernement de se défaire de certains projets qui ne fonctionnent pas bien. Aussi bien les syndicalistes que la classe politique, y compris au niveau des instances élues (APN) ont toujours demandé « un bilan sur la privatisation » que le gouvernement avait lancée début 90 dans le cadre de la libéralisation de l'économie et le désir de relancer des secteurs dont l'outil de production était frappé d'obsolescence nécessitant des investissements lourds et coûteux. La situation peu reluisante dans certains secteurs comme la sidérurgie où a eu lieu la cession du fleuron de l'industrie algérienne, dans la téléphonie mobile, dans le ciment où persiste une spéculation inquiétante y compris le gaz industriel (cédé à des Allemands) sujet à des pénuries, donne au gouvernement toutes les raisons de hausser le ton.
LA GARANTIE DE L'ETAT
Le gouvernement a commencé à tirer les enseignements qu'il faut il y a deux années avec l'adoption de la nouvelle stratégie industrielle qui est en fait une réhabilitation d'un secteur public fort et qui valide 'hypothèse selon laquelle seules les entreprises nationales dites stratégiques sont capables de relancer l'économie. Des entreprises telles la SNVI (industrie mécanique), Eniem (électroménager), Saïda (médicament), Air Algérie vont bénéficier d'une attention particulière via un assainissement de leur portefeuille.
Ces entreprises et d'autres encore vont même avoir droit, à travers une autre disposition de la loi de finances complémentaire pour 2010, « à une garantie de l'Etat » pour la couverture de leurs crédits d'investissements.La contestation sociale, qui est un indice de l'incapacité du partenaire étranger à honorer ses engagements gagne, y compris les entreprises qui ont eu des contrats de gestion tel le port de Dubaï. L'Algérie qui a opté pour la privatisation pour obtenir une mise à niveau de ses entreprises a introduit la gestion déléguée (au profit des entreprise des secteurs de l'eau, l'aéroport) ou la cession de parts dans le capital. Mais le bilan reste mitigé. Le tiers seulement des entreprises a pu changer de main durant ces dernières années. Les exemples d'une privatisation réussie sont rares, si l'on exclut celles qui ont déjà de l'expérience dans plusieurs pays comme Henkel, certains repreneurs se sont avérés des hommes d'affaires mus beaucoup plus par la spéculation. On a vu plusieurs cas de cession d'actifs, de titres miniers sur le marché international qui n'avaient d'autre objectif que la spéculation. L'approche consiste à revendre le projet avec des dividendes mirobolants une fois consommées les périodes d'exonération. Des pratiques qui ont incité le gouvernement à décréter son droit de préemption sur tout cession à un investisseur étranger.
L'Algérie a, tout compte fait, bien fait de tempérer sur la privatisation de certains secteurs comme les banques (l'épisode CPA), es assurances ou les télécommunications (Algérie Télécom) …


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