Le secrétaire d'état chargé du tourisme auprès du ministre du tourisme et de l'artisanat, Mohamed Lamine Hadj Said a relevé dimanche à Alger quelques lacunes relatives à la qualité et à la promotion du produit touristique, dans la mise en œuvre du schéma directeur de l'aménagement touristique (SDAT). M. Hadj Said a indiqué, lors des deuxièmes assises nationales du tourisme organisées au Club des Pins, que certaines lacunes concernaient la dynamique de la mise en œuvre du SDAT notamment les questions de la qualité et de la promotion de la destination touristique, appelant à la nécessité d'''actualiser" ce plan. Il a proposé la réorganisation des priorités pour les adapter aux défis, affirmant que la qualité du produit touristique et la promotion de la destination Algérie constituaient une priorité absolue pour le développement national. Concernant la promotion, M. Hadj Said a appelé à la nécessité de diversifier les outils de la promotion notamment en recourant aux nouvelles technologies, sachant que 60% des produits touristiques dans le monde se vendent par internet. Quant à la création de pôles et l'encouragement de l'investissement touristique, il a estimé qu'ils connaissent "une véritable dynamique" qui exige une réorientation. Il a appelé à prendre les caractéristiques touristiques de chaque wilaya en considération, à préserver le foncier touristique et à éviter "de copier les schémas touristiques d'autres pays". Il faut également prendre en compte les caractéristiques du pole dans l'aménagement de la wilaya pour une intégration "rationnelle" des wilayas dans les pôles et des pôles dans le territoire national, a-t-il estimé. Le responsable a appelé à éviter l'utilisation excessive du béton et à favoriser l'utilisation de matériaux naturels tels que le bois, autrement dit, à prôner l'architecture renouvelable afin d'éviter les erreurs du passé, en vue d'encourager le développement du tourisme familial et juvénile. Concernant la nécessité d'adapter l'investissement au produit touristique, de façon à permettre à l'investisseur d'exploiter l'infrastructure touristique toute l'année, il a affirmé que cela exigeait une étude sérieuse du marché d'une part et des capacités d'innovation du produit touristique d'une autre part. Evoquant la qualité du produit touristique, il a dit qu'elle représentait "un véritable défi" pour le secteur en matière de prestations, de formation du personnel et de traitement de la structure horizontale du secteur. A la fin 2015, près de 75.000 lits en cours de réalisation seront réceptionnés, nécessitant 37.500 employés, a-t-il indiqué. Il s'agit de 1875 gérants (5%), 3750 réceptionnistes (10%), 5625 guides et agents touristiques (15%), 9375 employés pour l'hébergement (25%) et près de 16.875 employés pour la restauration (45%). Concernant la formation, M. Hadj Said a salué l'initiative de la Société d'investissement hôtelier (SIH) de créer une école spécialisée dans la formation hôtelière, en partenariat avec l'école hôtelière de Lausanne. Il a affirmé que la hausse du nombre des lits à l'horizon 2015 serait à même de relancer la concurrence, afin d'améliorer la qualité des prestations, estimant que cette amélioration doit toucher toute la chaîne touristique. Il a appelé à la nécessité d'accompagner les opérateurs économiques du domaine du tourisme et de l'hôtellerie et les tours opérateurs dans le processus d'amélioration de la qualité. Il a appelé tous les opérateurs à s'organiser dans le cadre d'associations professionnelles puissantes qui seraient une force de proposition efficace, à l'instar d'autres pays touristiques. Concernant la dynamique de promotion de partenariat entre les secteurs public et privé, il a affirmé qu'elle restait "faible", en dépit de la constatation de points positifs sur le terrain notamment le partenariat entre la SIH et l'école hôtelière de Lausanne (Suisse), outre la convention de l'office national algérien de tourisme (ONAT) et des opérateurs touristiques internationaux. La chaîne touristique en Algérie connaît "une véritable dynamique" dans les différents secteurs (travaux publics, transports, les ressources en eau...) qui est à même de relancer le secteur du tourisme dont l'initiative d'Air Algérie d'appliquer des tarifs promotionnels, a-t-il rappelé. Quant aux financements, il a affirmé qu'ils sont assurés par les banques publiques, appelant à l'implication des banques privées établies en Algérie. Il a proposé la création de fonds de risque pour le secteur du tourisme ouverts aux privés à l'instar des pays étrangers, affirmant que le ministère s'attellera à aplanir les difficultés et lever les entraves bureaucratiques.