La réglementation algérienne relative à la métrologie, qui permet l'évaluation de la conformité de nos produits via la mesure, serait en décalage par rapport aux normes internationales. C'est le constat du métrologue Omar Meddahi, qui s'exprimait en marge de la 17e journée nationale de la métrologie, organisée, hier, à Alger, à l'initiative du ministère du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement. Selon M. Meddahi, la réglementation englobe des instruments métrologiques passés de mode. « Une étude américaine a démontré que les anciens instruments, qu'utilise toujours l'Algérie, peuvent causer jusqu'à 10% d'erreurs. Ce qui signifie que la quantification du volume du pétrole, par exemple, que nous exportons n'est pas précise, ce qui avantage nos clients. Ces derniers ne se sont jamais plaints de nos méthodes d'exportations, ce qui stipule un surplus dans le volume exporté. Nous perdons ainsi des millions d'euros », a-t-il affirmé. Un avis que nuance, cependant, le chef de cabinet du ministre du Développement industriel. « La réglementation n'est pas en décalage mais il faut l'adapter au contexte international pour épouser les normes mondiales dans la métrologie », a-t-il précisé. Pour sa part, le directeur de l'Office national de la métrologie légale (ONML), Driss, a estimé qu'il s'agit plutôt de « compléter » cette réglementation qui ne comprend pas des textes de référence nationale. « A défaut de ces textes, et en tant que membre de l'Office mondial de la métrologie légale, nous pouvons exploiter les textes référentiels et appliquer leurs recommandations », a-t-il précisé. Sauf que, fait remarquer M. Meddahi, la réglementation algérienne en vigueur n'étant pas à jour, elle ne permet pas l'application de ces recommandations qui appellent à l'utilisation de nouveaux instruments métrologiques. Chose dont l'Algérie ne dispose pas encore. Conscient des lacunes dans ce créneau, le ministère du Développement industriel, outre l'adaptation de la réglementation au contexte international, envisage de moderniser l'organisme chargé de la métrologie, à savoir l'ONML, en se basant notamment sur la formation et la mise à niveau en collaboration avec le département de l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique. Dans ce contexte, le chef de cabinet a annoncé la mise en place de 24 annexes de l'ONML dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux et du Sud, finalisées au cours du troisième trimestre 2013. L'Office a signé également une convention avec Naftal pour la création de 5 stations de jaugeage de référence au niveau des centres de carburant dans 5 wilayas. Une autre convention est signée avec le laboratoire technologique des matériaux de construction (Cetim) pour la mise en place de deux laboratoires de grande température et de grande masse, équipés par les installations acquises par l'ONML dans la cadre de la coopération avec l'Union européenne.