Les services de la Gendarmerie nationale viennent de démanteler un important réseau de trafic de cocaïne et d'héroïne et de saisir plus de 150 capsules. Il s'agit de la première saisie d'envergure, depuis le début de l'année. Selon les enquêteurs, la demande en drogues dures augmente considérablement à l'approche des fêtes du Nouvel An. Selon la cellule de communication du commandement de la gendarmerie, c'est suite à un accident de la circulation que le pot aux roses a été découvert, quand un bus de transport de voyageurs reliant Tamanrasset à M'sila s'est renversé au niveau de la RN-1 dans la wilaya de Ghardaïa. Les gendarmes enquêteurs, qui se sont rendus à l'hôpital pour identifier les blessés, ont remarqué « le comportement étrange » de quelques blessés d'Afrique subsaharienne qui tentaient de fuir à leur vue. C'est alors qu'un ressortissant nigérien a été soumis à un contrôle au scanner. L'examen a révélé la présence de quatre capsules de poudre blanche dans son estomac, qui s'est avérée être de la cocaïne. Les gendarmes ont alors lancé une vaste opération de recherches. La ville a été bouclée et des points de contrôle ont été installés dans plusieurs quartiers et axes routiers suivis d'une opération d'identification de personnes, ce qui a permis d'interpeller trois Maliens âgés de 20 à 50 ans, dont une femme de 22 ans. L'examen médical a fait ressortir la présence de capsules de cocaïne dans leur estomac. Au total, les gendarmes en ont récupéré 150. L'expertise de l'Institut national de criminologie et de la criminalistique (INCC) de la Gendarmerie nationale a confirmé qu'il s'agit bel et bien de cocaïne et d'héroïne pure. « Il s'agit de 143 capsules de cocaïne d'un poids de 2.800 g, 6 capsules d'héroïne d'un poids de 1.116 g et d'une capsule contenant 300 euros. La fouille des bagages des mis en cause a permis de trouver 149 capsules dont 6 contenaient de l'héroïne, des substances traditionnelles qui provoquent la constipation pour une longue durée, ainsi qu'un jus de tomate qui provoque des diarrhées, utilisé pour évacuer les capsules. Deux passeports, de faux documents concernant des demandes d'asile, des téléphones portables avec des puces des pays étrangers et un micro-ordinateur ont été également saisis. Les enquêteurs ont pu identifier l'un des trafiquants qui circulait avec un faux passeport. L'enquête s'est étendue jusqu'à la wilaya d'Oran. Là, les enquêteurs du groupement territorial de la GN de Ghardaïa ont pu mettre la main sur quatre autres membres du réseau dans le quartier de Chaâiba, dont deux Camerounais, un Sierra-Léonais et un Franco-Algérien. Les investigations ont fait ressortir que les passeurs gardaient les capsules de drogue dure dans leur estomac durant plusieurs jours. Venant des pays du Sahel, ils traversent Tamanrasset et se rendent dans les wilayas de Ghardaïa, Laghouat, Tiaret, Relizane et Oran pour revendre la drogue dans les boîtes de nuit et les quartiers chics mais aussi pour l'acheminer vers le sud de l'Europe, selon les conclusions de l'enquête. Selon le responsable de la communication du commandement de la GN, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, les gendarmes de Ghardaïa ont également interpellé un ressortissant ivoirien à bord d'un bus de transport de voyageurs en provenance de Tamanrasset et qui se rendait vers Ouargla, en possession de trois capsules d'héroïne d'un poids de 160 g, qu'il devait acheminer vers Alger. Les enquêteurs, qui se sont déplacés à Alger, ont réussi à arrêter son complice, une Nigérienne, à Bordj El Kiffan. Selon la même source, une quantité de 300 g de cocaïne a été également saisie par les gendarmes de la wilaya d'Aïn Defla sur l'autoroute est-ouest. L'interpellation du chauffeur d'un véhicule a permis la découverte d'un sac contenant 48 kg de kif traité et de la drogue dure qui devaient être acheminés vers l'est du pays. Son complice a été arrêtée dans la wilaya d'Annaba. Le commandement de la GN a renforcé sa présence sur les axes routiers à travers l'intensification du contrôle des personnes, notamment les ressortissants africains, et des véhicules, ainsi que le renforcement du travail de renseignement. Neïla B.