« En tant que ministère, nous sommes ouverts à toutes les propositions et disposés à apporter notre contribution pour faire que les jeunes générations et celles futures de journalistes connaissent les sacrifices consentis par leurs aînés tout au long de l'histoire de notre pays. Pour simplement exercer leur métier d'informer et permettre à leurs concitoyens de jouir de leur droit à l'information consacré aujourd'hui par la Constitution », a dit le ministre dans un entretien accordé au mensuel Afrique Asie dans son édition du mois de décembre. Esquissant les grandes lignes de sa stratégie de réforme des médias pour laquelle son département a opté pour offrir une information de qualité aux citoyens, M. Messahel a affirmé que « la longue amitié qui me lie à de nombreux professionnels du secteur fait que les gens savent que tout ce que je pourrais entreprendre tiendra compte des intérêts de la profession, du droit des citoyens à une information complète et objective et bien sûr des intérêts de notre pays de manière générale ». « Il est évident aussi que pour pouvoir avancer il faut être deux : pouvoirs publics et professionnels. Autrement dit, j'ai besoin d'avoir un partenaire crédible et disponible pour pouvoir mener à terme les réformes qu'il nous faut engager pour stabiliser et développer le secteur », a-t-il ajouté. Après le développement « spectaculaire » qu'a connu la presse écrite au début des années 1990, le ministre considère qu'il appartient aujourd'hui aux pouvoirs publics et aux professionnels d'en « tirer les enseignements et de travailler ensemble à la mise en place d'instruments de régulation qui couvrent des domaines aussi divers que l'impression, la diffusion et la publicité, pour ne citer que ces volets ». Pour le ministre, il est « urgent » pour les professionnels de « s'organiser en ordre afin de s'affirmer comme interlocuteur des pouvoirs publics et de mettre en place un code de déontologie qui régira la profession ». « La bataille pour gagner le lectorat sera dure. C'est un lecteur qui le dit, pas le premier responsable du secteur », a-t-il souligné. Le pluralisme audiovisuel va de pair avec une production nationale variée Au volet relatif au secteur de l'audio-visuel, M. Messahel a relevé que la loi sur l'audiovisuel qui « sera adoptée très prochainement et les textes réglementaires qui en découleront permettront de gérer toutes les situations », affirmant qu'il existe « une volonté politique réelle d'ouvrir le champ audiovisuel devant tous ceux qui souhaitent y investir, conformément aux règles qui seront définies ». Pour ce faire, a-t-il dit, son département « s'est inspiré des expériences des autres pays, particulièrement ceux qui ont une pratique démocratique reconnue, pour poser les règles appelées à régir ce secteur ». Le ministre a notamment insisté sur le fait que ce pluralisme audiovisuel « doit aller de pair, comme c'est là aussi le cas dans les pays démocratiques, avec le développement d'une production nationale variée et de qualité, pour satisfaire les besoins du téléspectateur algérien ». S'agissant des networks internationaux, il a souligné que cette mise en perspective permet d'entrevoir « l'ampleur des chantiers à ouvrir rapidement », particulièrement dans le domaine de la formation pour tout ce qui touche aux métiers de l'audiovisuel, et dans la relance de la production. Par ailleurs et de son point de vue, le débat ne devrait pas « se limiter à la nature juridique de la propriété (...) qui ne permet pas, a-t-il dit, d'aborder les vrais enjeux ». Le débat devrait se focaliser plutôt sur le cahier des charges (...) et sur les conditions à réunir pour dynamiser la production nationale afin d'étoffer les grilles de programmes », diraM. Messahel. « Ce sont là les véritables défis qu'il nous faudra relever pour permettre à nos médias de faire face à la concurrence et ne plus être de simples relais de ce qui se produit ailleurs (...) », a ajouté le ministre. « Cela dit, nous nous sommes déjà attelés à travailler sur la meilleure manière de renforcer et d'améliorer la mission de service public dévolue à la télévision, la radio et l'agence de presse nationale », a assuré le ministre. « Ces médias, a-t-il observé, ont un grand rôle à jouer dans le développement du paysage médiatique national et pour la satisfaction du droit des citoyens à une information crédible et variée ». « Notre ambition est de voir la télévision et la radio algériennes se hisser au niveau des grands networks internationaux publics. Ce n'est pas un pari impossible, pour peu que la volonté politique et l'engagement des professionnels du secteur convergent », a-t-il ajouté, insistant encore sur le fait que « la volonté politique existe et nous sommes encouragés à nous engager résolument sur cette voie ». Sur les points de presse mensuels qu'il anime avec le ministre des Affaires étrangères, Messahel a précisé que ces rendez-vous permettront d'éclairer l'opinion publique sur les activités du gouvernement et sur l'action de l'Algérie au niveau international. Il a indiqué que son ministère travaille avec tous les autres départements ministériels « à dynamiser » les cellules de communication, afin qu'elles puissent jouer « pleinement » leur rôle et être une interface « crédible » pour les journalistes en leur fournissant « en temps réel » l'information.