La République centrafricaine serait-elle un autre Darfour au cœur du continent noir devant l'ampleur des violences qui secouent le pays depuis le renversement en mars dernier du président François Bozizé par la coalition rebelle Séléka ? Tout porte à le croire et rien ne dit que le conflit n'ira pas s'exacerbant. Notamment depuis jeudi quand 300 personnes onttrouvé la mort (selon la Croix-Rouge centrafricaine) dans des violences perpétrées par les deux belligérants, les ex-rebelles Séléka et les combattants anti-Balaka à Bangui. L'apprêté des combats et des massacres a été telle que le président de transition Michel Djotodiaa s'est vu contraint d'étendre le couvre-feu sur plusieurs régions du pays. Cette escalade de violences n'a pas laissé la communauté internationale sans réaction. Craignant un enlisement, les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont donné leur accord à une résolution proposée par la France pour « rétablir l'ordre » dans le pays. La résolution donne également mandat à la force panafricaine présente en RCA (Misca), qui doit compter jusqu'à 3.600 hommes, à se déployer « pour une période de douze mois » avec une clause de révision au bout de six mois, afin de « protéger les civils et de rétablir l'ordre et la sécurité par les moyens appropriés ». Jouissant du feu vert de l'ONU, la France a dépêché près d'un millier de soldats qui se sont déployés depuis vendredi soir. Les premiers renforts terrestres de l'armée française sont arrivés hier. Des avions de combat français Rafale ont également survolé la capitale centrafricaine à deux reprises. Le secrétaire général de l'ONU, Ban ki-moon, a appelé toutes les parties à « la retenue et à faire le nécessaire pour maîtriser ceux qui fomentent et commettent des actes de violence ». « Les responsables de violations doivent être traduits en justice », a-t-il insisté. Washington, qui dit prendre en compte des demandes d'une intervention militaire US « si elles seraient officiellement formulées », a salué, hier, le « leadership » de l'armée française. « Nous sommes profondément inquiets par la montée des violences en Centrafrique qui entraînent une crise humanitaire de plus en plus grave et augmentent le risque de massacres de masse », a prévenu la porte-parole adjointe du département d'Etat, Marie Harf. Les Etats-Unis, qui font du continent africain une zone de priorité presque absolue, ont promis de fournir près de 40 millions de dollars d'aide en équipements, entraînements et soutien logistique à la Misca.