La formation professionnelle des métiers de la vente n'est pas encore au diapason du développement de grandes surfaces de commerce en Algérie. Aujourd'hui, vu la hausse de l'offre en matière de commerces de détail, via les centres commerciaux notamment, l'Algérie est demandeuse d'une formation qualifiée qui répondrait aux besoins du marché, d'une part, et des consommateurs, d'autre part. Au cours du 2e colloque international sur le commerce de détail organisé, hier, à Alger, la Suisse se dit disposée à fournir cette formation. Un colloque dont l'issue est d'aboutir à la signature d'une convention de partenariat entre l'Algérie et la Suisse dans la formation professionnelle. Dans le cadre de cet accord, une délégation algérienne dans la formation professionnelle se rendra dans les prochaines semaines à Genève. « Nous sommes intéressés par la proposition suisse qui est très avancée dans le domaine de la formation. Le développement de la grande distribution dans le pays exige un accompagnement et l'émergence de nouvelles filières dans les métiers de la vente avec, à la clé, la création de milliers d'emplois sur le long terme », a indiqué le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Noureddine Bedoui, dont le département parraine ce colloque organisé à l'initiative de la Chambre de commerce algéro-suisse. Des entreprises algériennes, présentes à ce colloque, telles que MSDiffusion et Snack Algérie, se disent prêtes à apporter leur soutien dans l'élaboration des programmes de formation vu qu'elles sont les plus aptes à définir les besoins. « Quand nous avons ouvert nos points de vente, nous avons été obligés d'importer la main-d'œuvre dans les métiers de vente car elle est inexistante chez nous. Les métiers de conseiller de vente, par exemple, ou responsable de magasin ne sont pas disponibles », fait savoir le P-DG de MSDiffusion et Snack Algérie, Aït Aoudia. Pour ce qui est des produits de luxe, par exemple, nos vendeurs sont complètement à côté quant à leur commercialisation, a-t-il précisé. « Pour vendre une montre de 10.000 DA, il y a tout un processus à suivre qui reste méconnu chez nous », confie-t-il. Face à ce vide, il sera fort possible que le système de formation appliqué actuellement en Suisse soit adopté par l'Algérie bien que le Forum des chefs d'entreprises (FCE) émet quelques réserves sur la question. « Ce système de formation impose une période d'apprentissage de quatre ans et livre un diplôme pour 230 activités. Or, nous avons besoin de formations spécifiques qui répondent à des besoins spécifiques. Mais ce qui est positif, c'est que la formation d'une façon générale contrecarre l'informel qui monopolise le marché de la distribution », estime Réda Hamiani, président du FCE, appelant à généraliser une formation de qualité sur l'ensemble des activités économiques pour éviter le décalage entre les différents secteurs. Pour cela, soutient-il, la formation duale, qui comprend apprentissage et stage pratique au sein des entreprises, est essentielle. C'est ce que propose la partie suisse. Pour sa part, Assia Chergou, directrice de la formation professionnelle et continue, a assuré que les modalités de la convention seront soigneusement étudiées pour être en adéquation avec les besoins spécifiques de l'Algérie.