A cette époque de l'année, seules quelques boutiques de prêt-à-porter implantées dans la capitale affichent des remises. Une initiative de certains commerçants qui ont pris leur devant bien avant l'annonce officielle de la période des soldes. Une petite virée à travers certaines artères nous a permis de constater que certaines boutiques ont déjà affiché leurs rabais. Peu d'affiches colorées sont collées sur les devantures des magasins pour, justement, aviser de ces réductions plus ou moins symboliques. Sur place, l'affluence est des plus timides. De la rue Didouche-Mourad en passant par la place Maurice-Audin jusqu'à la rue Larbi-Ben-M'hidi, les magasins d'habillement qui soldent leurs produits se comptent sur les doigts d'une seule main. Aucune bousculade n'est enregistrée. Il s'agit plutôt de jeans, de pantalons en toile, de vestes et de parkas importés essentiellement de Chine ou de Turquie. Si ces soldes qui n'ont de soldes que le nom arrangent certains mordus du shopping, d'autres préfèrent attendre les soldes officiels pour dénicher les bonnes affaires. Car ce sont des ventes à prix réduit qui stimulent plutôt les chiffres des ventes des commerçants et leur permettent d'écouler leurs anciens stocks. Côté consommateurs, d'aucuns estiment que les remises en Algérie sont une véritable arnaque. Les raisons ? « Les vendeurs « trichent » et font passer des vêtements vieux de quelques années comme nouvel arrivage et en profitent pour les écouler lors des soldes », dira une cliente. Les acheteurs sont cependant déçus et ne font pas de cette pratique une période propice à l'achat. « Les commerçants se moquent de nous en accrochant des panneaux géants sur lesquels ils affichent des remises de 50% sur l'article acheté », s'est désolée une étudiante rencontrée dans une boutique spécialisées à la rue Didouche-Mourad. « J'ai été surprise par la vendeuse une fois à l'intérieur, lorsque j'ai voulu acheter une liquette. Elle m'a expliqué que l'article en question n'était pas concerné par la remise ». Pour rappel, les boutiques algériennes ont le droit de pratiquer les soldes, c'est-à-dire faire des réductions pour écouler leur stock de la collection actuelle durant la période hivernale du mois de janvier à la fin février et pour l'été, du mois de juillet à la fin août, pour une durée de cinq semaines environ et ce, conformément au décret exécutif n°06-215 du 18 juin 2006, fixant les conditions et les modalités de réalisation des soldes, des ventes promotionnelles et des liquidations de stocks. Des procès-verbaux d'infraction à la loi seront dressés à l'encontre de tout commerçant ne justifiant pas d'une autorisation ou de ceux qui ne respectent pas les dates légales des soldes. En effet, la législation en vigueur exige des commerçants une autorisation leur permettant d'appliquer des soldes sur la marchandise proposée à la vente, et cela après dépôt à la direction du commerce d'une demande précisant les produits soldés, les anciens et les nouveaux prix durant cette période. Une fois autorisés, les commerçants peuvent annoncer le début de la période des soldes en affichant les nouveaux prix.