« L'Algérie, poursuit M. Lamamra, a toujours une approche faite de sollicitude fraternelle », ne croyant pas « aux solutions exclusivement militaires bâties sur les rapports de force qui, par définition, sont fluctuants sans traiter les germes des crises à venir ». S'agissant de la crise du Mali toujours, il a estimé que « le processus politique pluraliste est en train de réussir ». « Il y a un consensus de la quasi-totalité de la classe politique (malienne) autour du caractère républicain de l'Etat, de l'intégrité du territoire national et des principes clés de la Constitution », a-t-il relevé, précisant que le terrorisme et la criminalité transnationale ont été défaits « ou du moins ont enregistré un recul » du fait de la mobilisation du Mali et de la communauté internationale. La menace que pourrait constituer la Libye, sachant que le groupe terroriste qui a attaqué le 16 janvier le site gazier de Tiguentourine venait de ce pays ? M. Lamamra a souligné que « nul ne peut jeter la pierre à un gouvernement qui, de bonne foi, ne serait pas en mesure de contrôler la totalité de ses frontières terrestres ». Selon lui, ces « défaillances ou faiblesses » peuvent être expliquées par la phase de reconstruction de l'Etat que traverse la Libye. El l'autre voisin, la Tunisie ? M. Lamamra a noté que l'Algérie ne peut rester indifférente aux difficultés que pourrait rencontrer ce pays, précisant qu'« il s'agit de sollicitude, pas de médiation afin d'inciter les Tunisiens à travailler ensemble pour aplanir leurs différends ». « L'Algérie et son Président prodiguent conseils, recommandations et encouragements. Nous ne sommes pas dans une logique de médiation », a-t-il dit. L'Algérie a toujours observé le principe de non-ingérence A une question relative à la situation en Syrie, notamment l'audience qu'a consacrée le président Bouteflika à Lakhdar Brahimi, le ministre des Affaires étrangères a indiqué que « le Président s'intéresse non seulement à l'affaire syrienne mais aussi à tous les autres dossiers diplomatiques de l'heure ». Il a ajouté que « l'Algérie a toujours observé le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'autrui, mais non-ingérence ne signifie pas indifférence », a-t-il précisé, prônant la sagesse de « réunir les protagonistes pour la recherche d'un compromis plutôt que d'encourager l'affrontement et les déchirements fratricides ». « Notre diplomatie a mis tout son poids dans la balance pour trouver une solution politique au conflit syrien et convaincre les différentes factions d'engager un dialogue », a-t-il rappelé, exhortant à la tenue de la conférence de Genève II qui sera, selon lui, « l'amorce d'un processus de réhabilitation du dialogue ». Pour les conséquences que pourrait avoir ce qui est communément appelé « le printemps arabe » sur les organisations régionales notamment la Ligue arabe et l'Union africaine, le ministre des Affaires étrangères a rappelé que « l'Algérie s'est distinguée au sein de la Ligue en tirant la sonnette d'alarme ». « Respectons le caractère intergouvernemental de notre organisation et veillons à ce qu'elle fasse partie de la solution et non du problème. J'ai la conviction que l'histoire donnera raison à la position défendue par l'Algérie », a déclaré M. Lamamra. Pour l'UA, il a estimé que le fait que l'organisation ait confié à l'Afrique du Sud la présidence de sa commission, tout en suspendant les activités l'Egypte, tous deux gros contributeurs, est la preuve que « l'UA est exemplaire en matière d'attachement aux principes démocratiques et qu'elle ne fait pas dans les deux poids, deux mesures ».