L'opposition des citoyens contestataires et riverains du site où il est prévu la réalisation d'un centre d'enfouissement technique (CET) à Réghaïa s'est atténuée et le projet a été lancé, le 20 décembre 2013, après l'intervention de la wilaya d'Alger pour apaiser leur colère et leur expliquer qu'ils ne risquent rien avec l'implantation de ce centre, selon M. Belkhodja, directeur de la politique environnementale urbaine au ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire. Il est connu que pour ce genre de projets, la population riveraine du site choisi oppose toujours un refus catégorique craignant la détérioration du cadre de vie souvent souillé par la pollution tous azimuts. Mais avec la sensibilisation et l'information, on arrive toujours à trouver une issue au problème. Pour le cas de Réghaïa, les imams, le mouvement associatif et les autorités locales ont été associés à la campagne de sensibilisation initiée par la tutelle afin d'arriver à un consensus. En plus, une délégation composée des représentants des habitants de Réghaïa a visité le CET de Mahelma et a constaté de visu les conditions d'enfouissement. Les citoyens ont eu droit à des explications sur l'intérêt du projet de Réghaïa « qui ne représente pas de risques sur l'environnement puisque répondant aux standards internationaux en matière de gestion des déchets et de protection de l'environnement », a affirmé la sous-directrice des déchets ménagers au ministère de l'Environnement, Zahia Benkhenouf. Après la saturation et la fermeture du CET d'Ouled Fayet et la décharge d'Oued Smar, le choix fut porté sur le site de Réghaïa, et ce, après une étude approfondie. Une enveloppe initiale de 2 milliards DA a été investie par le secteur de l'environnement pour la réalisation de ce CET similaire à celui de Hamici à tous points de vue, donc sans beaucoup de nuisances pour la population mais de moindre envergure. Il s'étendra sur une superficie de 25 hectares et la gestion sera assurée par l'entreprise publique à caractère économique et commercial « Gecetal » (Gestion du centre d'enfouissement technique d'Alger), créée en 2013 par arrêté interministériel. Cet Epic générera de nombreux postes d'emploi, d'après M. Belkhodja. « C'est un créneau porteur pour les promoteurs de la Cnac et de l'Ansej. Nous avons même introduit des volets dans la récupération des déchets recyclables tels que le verre, le plastique et le papier. Des conventions avec des entreprises spécialisées peuvent être signées entre les collecteurs et les recycleurs. C'est une industrie que nous sommes en train d'encourager », aime à répéter Mme Benkhenouf. Dans ce cadre, « des points de regroupement axés sur la collecte sélective ont été désignés à Kouba, Bab Ezzouar (El Djorf), El Hamiz et Baraki. Cela permettra la réduction des déchets à la source et leur valorisation par le biais du recyclage », a-t-elle fait savoir. Treize millions de tonnes de déchets ménagers sont générées annuellement à l'échelle nationale, dont seulement 5% sont recyclés. C'est dire le manque flagrant de valorisation. Le CET de Réghaïa, d'une capacité de stockage globale de 2,5 millions de tonnes, disposera d'un centre de tri et de cinq casiers, d'un poste de contrôle, d'une station d'épuration pour le traitement du lixiviat et d'un système de récupération du biogaz. La réalisation du CET est confiée à un groupement d'entreprises algéro-espagnol pour un délai de réalisation de 14 mois.