La décision a été prise, samedi dernier, à l'issue de la réunion de son conseil national. Le syndicat dénonce la non-prise en charge par le ministère de ses revendications socioprofessionnelles. Il cite particulièrement la révision du statut particulier, notamment la classification des enseignants du lycée à la catégorie 14, l'intégration des enseignants des lycées techniques (PTLT) à la même catégorie que les enseignants du lycée classique, la promotion automatique des enseignants au rang d'enseignants principaux ou formateurs selon le critère d'ancienneté, le calcul de la prime de zone selon le salaire de base avec effet rétroactif à partir du janvier 2008. Le Snapes, qui dénonce « une fuite en avant » du ministère, indique qu'il enclenchera une grève renouvelable jusqu'à la satisfaction des doléances des enseignants. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) brandit, lui aussi, le spectre de la grève même si ses revendications sont multiples. Il s'agit d'actualiser le dossier des primes au profit des enseignants, notamment la prime de zone et les faire calculer selon le nouveau salaire de base avec effet rétroactif à partir du 2008, de donner des logements pour les enseignants du Sud, de reclasser les enseignants et professeurs de l'enseignement fondamental, d'appliquer les lois sur la médecine du travail et de mettre en place la commission gouvernementale pour établir l'inventaire concernant les biens des œuvres sociales. Le syndicat réunira son conseil national le 25 janvier pour décider de l'action à entreprendre. Pour son coordinateur, Nouar Larbi, les enseignants sont déterminés à défendre leurs revendications. Pour Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest, le syndicat ne ferme pas la porte pour tenter de trouver un compromis à ce bras de fer. « Cela passe par un dialogue serein et responsable qui aboutira à de véritables solutions », souhaite-t-il. Toutefois, il soutient qu'il n est pas question de dialoguer avec des « gens » qui fuient leur responsabilité une fois les PV signés. Pour sa part, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) regrette que suite aux deux rencontres avec la tutelle, aucune avancée dans la satisfaction des revendications n'a été enregistrée. « Le ministère se désengage de la plupart des revendications et avance comme argument que celles-ci sont du ressort du gouvernement », relève son secrétaire général, Achour Idir. Le CLA souhaite la révision du statut particulier, notamment la nécessité d'aller vers un système de promotion automatique des enseignants et une retraite après 25 ans de service. Le CLA organisera une consultation nationale cette semaine sur le type d'actions à entamer. Question tranchée par l'Union nationale des personnels de l'éducation et de formation (UNPEF) qui a décidé d'une grève nationale le 26 janvier prochain. Le préavis a été déposé dimanche. L'UNPEF n'écarte pas la possibilité de renoncer à son mouvement au cas où le ministère ouvre « un vrai dialogue ». « Nous ne voulons pas aller vers la grève pour le plaisir de la faire. Si le ministère est disposé à nous écouter et prendre en charge nos préoccupations, il n'y a aucune raison de ne pas renoncer à notre mot d'ordre d'autant que la grève intervient dans un mauvais moment pour les élèves qui n'auront pas le temps de récupérer les cours et pour les enseignants », soutient-il. Le ministère de l'Education a qualifié de « jeu dangereux » les menaces de grève des syndicats. Pour le département de Baba Ahmed, les revendications des enseignants ont été prises en charge. Il se dit disposé à discuter en cas d'incompréhension.