L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) est le premier syndicat reçu au siège du ministère de l'éducation, jeudi dernier, dans le cadre de l'offre de dialogue de la tutelle rendue publique la veille. Si cette organisation a réussi à régler le contentieux qui l'oppose au département de Boubekeur Benbouzid, elle a failli à faire valoir les revendications socioprofessionnelles qu'elle partage avec l'ensemble des syndicats du secteur. “Le président de la République a tranché sur l'affaire des salaires”, observe M. Ider, secrétaire général en référence aux dernières déclarations de Abdelaziz Bouteflika, sur l'illégitimité de ce genre de revendications actuellement. Dans le dossier de la Fonction publique, la promulgation du statut particulier de l'enseignant reste toujours hypothétique, car dépendant du passage du texte au Parlement. “Le président de l'Assemblée assure qu'il est programmé durant la session de printemps”, se rassure le patron de l'UNPEF. Les pourparlers de jeudi dernier ont été menés avec Boubekeur Khaldi, secrétaire général du ministère. Au cours de cette rencontre, M. Ider et ses camarades du bureau national ont obtenu des garanties quant à la levée définitive de la menace de retrait d'agrément qui pesait sur le syndicat. L'UNPEF avait été poursuivie en justice pour association avec des organisations non agréées. L'allusion ciblait le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et le Conseil des lycées d'Alger (CLA) qui étaient ses alliés au sein de l'Intersyndicale de l'éducation. Après deux grèves réussies en janvier et en février derniers, la coordination, qui compte également le Syndicat algérien des travailleurs de l'éducation (Satef) et le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation affilié à l'UGTA (Sete), a décidé d'une nouvelle action de protestation à la mi-avril. Cette récidive, qui interviendra durant le 3e trimestre et à l'approche des examens de fin d'année, a contraint la tutelle à lâcher du lest. Cependant, force est de constater qu'elle n'envisage aucunement de répondre aux doléances des travailleurs. Son objectif étant de pousser les représentants des enseignants à renoncer à la voie contestataire, en faisant appel à leur esprit de sagesse. “Les portes du ministère sont ouvertes aux enseignants pour discuter de leurs problèmes et leur trouver des solutions”, a soutenu, jeudi dernier, Boubekeur Benbouzid, tout en insistant sur “l'intérêt de l'élève”. Les solutions trouvées pour le cas de l'UNPEF consistent à l'annulation des exclusions sur les listes d'aptitude et les autorisations de détachement visant ses militants. Mais rien de plus. D'autres points secondaires ont été effleurés, comme la révision des méthodes de calcul de la prime de rendement et l'octroi d'une prime de danger aux corps communs. Exit donc la plate-forme des revendications en quatre points de l'intersyndicale, à savoir les salaires, la retraite, le statut et l'exercice syndical. Cette dernière revendication a fait l'objet d'une négociation biaisée et partielle entre l'UNPEF et le ministère, notamment dans le chapitre de gestion des œuvres sociales. Le second syndicat invité au ministère est le Cnapest. De son côté, le Satef n'entend guère s'y rendre, estimant qu'il appartient à l'intersyndicale uniquement de désigner ses représentants au dialogue. S. L.