« La perturbation dans la distribution du lait pasteurisé a touché la ville d'Alger seulement. Aucune perturbation n'a été constatée dans les autres wilayas du pays où la production se fait le plus normalement du monde », a indiqué le ministre lors d'une visite de travail effectuée, hier, au siège de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) de Boufarik. Il a tenu à rassurer les citoyens quant à la disponibilité de la poudre de lait en quantités suffisantes. « Le stock de la matière première est disponible. La poudre de lait est importée par les pouvoirs publics qui continuent de la subventionner », a précisé le ministre. Il a appelé les producteurs de lait à « avoir le sens du patriotisme et de l'honnêteté ». Selon lui, l'Etat est tenu de mettre à la disposition des citoyens ce produit et il est du devoir des producteurs « d'utiliser la poudre de lait pour assurer la mission qui leur a été confiée ». Il peut être mis fin à cette perturbation, ajoute le ministre, « en assurant une meilleure coordination entre les producteurs de lait et l'Onil ». Interrogé sur l'origine du problème, le ministre a expliqué que la matière première est très demandée, son approvisionnement connaît des perturbations au niveau international, notamment avec l'intervention de grands pays consommateurs qui sont à l'origine du déséquilibre, ce qui a occasionné une hausse des prix sur le marché mondial. Toutefois, il a refusé de pointer du doigt les producteurs privés. « Il y a certes quelques producteurs parasites mais la majorité est sérieuse », a-t-il indiqué, soulignant que des mesures réglementaires ont déjà été prises pour remédier à la situation. Selon les responsables de l'Onil, en plus des quantités de poudre de lait disponibles dans leurs dépôts, 114.000 tonnes de poudre se trouvent actuellement au niveau des ports d'Oran, Mostaganem et Alger. Toutes les laiteries ont récupéré 65% de leur quota de poudre de lait pour le mois de janvier, ont expliqué les mêmes responsables. A propos de la dernière instruction du Premier ministre sur la nécessité de changer l'emballage en plastique du lait, qui serait cancérigène, M. Nouri a indiqué qu'il est question d'acquérir des équipements pour produire de nouveaux emballages. « L'opération est en cours », a-t-il assuré, précisant que « le coût supplémentaire que va induire cette opération sera supporté par l'Etat ». Le ministre a donné des chiffres sur la consommation de lait en affirmant que l'Algérie produit 3,5 milliards de litres de lait cru et en importe entre 1,5 et 2 milliards, soit un total de 5 milliards de litres consommés annuellement. « Cela prouve que le pouvoir d'achat des citoyens a augmenté », a-t-il fait remarquer, soulignant que la moyenne de consommation de lait dans les pays voisins est de 90 litres par habitant/an alors qu'elle est de 130 à 140 litres en Algérie. Actuellement, l'Algérie dispose de 176 laiteries dont 101 privées et 16 publiques. Les autres laiteries ne sont pas intégrées dans le processus de fabrication de lait subventionné. Interrogé sur la hausse des prix de certains produits alimentaires ces derniers jours, M. Nouri a précisé que la mission de son département est d'assurer la disponibilité des produits sur le marché. « La commercialisation ne nous concerne pas directement, elle relève du ministère du Commerce », a-t-il précisé. Au niveau de l'usine Colaital, à Birkhadem, le ministre n'a pas caché sa colère quant « aux mauvaises conditions de travail et à l'absence d'hygiène ». Il a instruit les responsables de cette unité d'« engager un plan de redressement de l'entreprise ».