Le sanglier ou le Sus Scorfa est un animal omnivore qui est à la fois utile et nuisible pour l'homme et la nature. Utile car avec son groin il remue la terre qui se régénère, mais un groin qui devient nuisible dès lors qu'il s'attaque aux cultures maraîchères et aux agrumes notamment. Si bien que sa prolifération n'est pas aussi importante que dans d'autres wilayas du pays. Mais sa population reste tout de même élevée par rapport aux autres espèces de la faune en Kabylie. De l'avis d'un chasseur de Ait Bouaddou, le sanglier est chassé à la moindre trace de son passage. « Chez nous, nous organisons des battues dès lors que des empreintes de sanglier nous sont signalées » nous dira Ali Tekli du village de Ait Amar dans la commune de Ait-Bouadou si bien que pour lui cette chasse a permis d'éradiquer quelque peu cet animal au grand bonheur des agriculteurs et des propriétaires de potagers. Toutefois, M. Tekli nous précisera que le sanglier est en prolifération dans certaines régions comme la forêt de Takhoukht où les chasseurs, pour des raisons sécuritaires, ne s'aventurent pas dans cette forêt. Une prolifération qui est aussi remarquée et enregistrée du côté de Sidi-Naamne, Si Ali Bounab et Oued Ksari ainsi que dans la région de Azazga. Pour les battues, « nous demandons une autorisation au préalable aux services de sécurité », nous dira encore M. Tekli. Interrogé de son côté, le conservateur des forêts et néanmoins amateur de chasse, M. Tabti Moussa, nous a indiqué que « la chasse au sanglier sur un point de vue légal n'est pas autorisée » et que les battues organisées jusque-là sont considérées, selon lui, comme du braconnage. Mais un braconnage quelque peu permis, notamment pour les cultivateurs dont la récolte est souvent menacée par cet animal qui ne recule devant rien. « La seule solution de le contrecarrer est de le tuer » nous dira un cultivateur de Sidi-Naamane qui veille tard la nuit pour empêcher que cet animal, qui est noctambule, ne dévaste ses terres. Il étayera ses propos en nous affirmant que « la chasse au gibier a été interdite au mois d'octobre 1992 et, depuis, elle n'a plus été autorisée. Toutefois, le sanglier étant déclassé de son statut de gibier, sa chasse a été permise de par la force de sa nuisance sur les cultures ». Ainsi donc, le sanglier n'étant plus un gibier, sa chasse est soumise à une autorisation administrative délivrée par le wali a tenu à nous ajouter M. Tabti. D'ailleurs, c'est à partir de cette autorisation et surtout le déclassement du sanglier que les chasseurs se sont mis en organisations bien structurées nous relèvera encore le conservateur des forêts de la wilaya de Tizi-Ouzou. Il nous apprendra que trois associations ont obtenu leurs agréments et que trois autres ont déposé leurs dossiers d'agrément D'ailleurs, ces associations n'attendent que le feu vert de l'administration. Donc la chasse au sanglier n'attend plus que la levée officielle de l'interdiction pour que l'espèce retrouve un certain équilibre.