A la faveur de la décennie noire, les chasseurs auront quasiment disparus du paysage. Une longue accalmie que le gibier mettra à profit pour se multiplier sans modération. A telle enseigne qu'à la tombée de la nuit ainsi qu'au lever du jour, plusieurs groupes de perdrix n'hésiteront pas à venir jusqu'au bord des fermes isolées et des routes pour picorer en toutes quiétude les grains de blé ou de maïs, généreusement répandus sur la chaussée par des camionneurs peu regardants. La prolifération des autres espèces ne sera pas en reste. Lièvres et lapins de garenne n'auront aucune peine à suivre la tendance. Les chacals et les sangliers, trop peureux pour s'aventurer jusqu'aux abords des agglomérations, ne feront que réoccuper les espaces abandonnés par les riverains des bois et des forêts. Mais à la faveur de l'accalmie observée sur le volet sécuritaire, les amateurs de chasse se remettront à l'œuvre. En l'absence d'un contrôle efficace et de proximité, ils se laisseront aller à la facilité. Si bien que durant les week-ends, c'est par petits groupes ou en solitaires que des chasseurs patentés auront retrouvé les chemins des bois. De toutes parts, des braconnages sont signalés par des témoins anonymes, dont le seul souci est de préserver les ressources cynégétiques. D'autant que personne ne semble se soucier de la période de chasse qui permet de préserver les périodes d'accouplement et d'élevage durant lesquelles les animaux relâchent leur vigilance. Pendant la période hivernale, c'est la disparition des ressources alimentaires qui incitent la faune sauvage à quitter son territoire pour aller chercher la nourriture sur des espaces exposés. Ce qui en fait des proies faciles pour des braconniers sans vergogne.