Le Front des forces socialistes (FFS) maintient le suspense quant à sa participation ou non à l'élection présidentielle prévue le 17 avril prochain. Le parti n'a pas encore tranché la question, il le fera au moment « opportun ». C'est du moins ce qu'a indiqué, hier, son premier secrétaire, Ahmed Betatache, dans une déclaration à la presse en marge de la tenue d'une journée sur les transitions démocratiques organisée au siège du parti à Alger. Ahmed Betatache s'est contenté de dire que cette question relève des prérogatives du conseil national et que ce dernier se réunira prochainement pour se prononcer. Cependant, il a fait savoir qu'à deux mois du rendez-vous électoral, les choses ne sont toujours pas « claires ». Pour lui, la situation politique reste « floue », le jeu politique est « fermé » alors que la justice n'est pas « indépendante ». En un mot, il a estimé que les conditions actuelles « ne permettent » pas l'organisation d'un scrutin « libre » et « démocratique ». Faut-il comprendre par là que le premier parti d'opposition ne prendra pas part à la présidentielle ? Là encore, M. Betatache ne souffle mot. « Le parti reste à jamais fidèle à ses idéaux et continue à respecter sa ligne de conduite qu'il assume entièrement », dira-t-il. Il ne manquera pas de souligner que l'Algérie fait face aujourd'hui à des « défis majeurs » et se trouve à un « virage » qu'elle doit bien « négocier » pour ne pas sombrer dans l'inconnu. « C'est pourquoi, nous avons décidé d'organiser cette journée afin de mettre la lumière sur les différentes expériences de transition dans le monde et en tirer les leçons », ajoutera-t-il. Selon lui, l'important dans un processus de transition est de prendre en compte les caractéristiques de chaque pays. Par ailleurs, sur la démission collective des membres de la fédération FFS de la wilaya de Bejaïa, Ahmed Betatache a indiqué que le parti n'empêche aucune personne de partir. Tout en regrettant cette décision, il a soutenu que le FFS continuera de fonctionner. Cette journée de réflexion, qui a vu la participation d'universitaires et d'hommes politiques, a pour objet d'appuyer « le changement démocratique dans notre pays en lui fournissant un savoir comparé provenant des expériences en Amérique latine, en Europe, en Asie, en Afrique et dans les pays arabes », a déclaré, pour sa part, Cherifi Mohand-Amokrane, membre de l'instance dirigeante du FFS, expert auprès des Nations unies, qui s'exprimait sur « les expériences des transitions démocratiques dans le monde ». Et de renchérir que ces expériences peuvent servir de leçon et surtout « nous aider à repérer les obstacles qui empêchent les avancées sur la voie de la transition démocratique et la mise en place d'un système politique stable ».