Les accusations se poursuivent entre le Syndicat d'Arcelor MittalAnnaba et le Comité de participation de la même entreprise. Douze personnes ont été entendues ces deux derniers jours par la brigade de la gendarmerie nationale d'El Hadjar (Annaba) et ce après avoir fait l'objet d'une plainte déposée par le syndicat, au lendemain des incidents survenus au complexe le 18 août dernier. Les personnes concernées sont accusées d'avoir entravé les activités de la production, squatté les locaux du syndicat, propriété de la société, saccagé une voiture de service et empêché par la violence des travailleurs de rejoindre leur poste de travail. Le syndicat de l'entreprise, représenté par le SG, Smaïn Kouadria, montre du doigt ouvertement les membres du Comité de participation (CP) d'être à l'origine des incidents. Dans un document rendu public par le syndicat, il est souligné qu'une procédure d'exclusion de l'UGTA a été entamée à l'encontre des membres du Comité de participation impliqués dans ces incidents. Un retrait de confiance du CP a été également entrepris. Le syndicat a affirmé avoir eu le soutien du patron de l'UGTA. Ce dernier qui a reçu le SG du syndicat d'ArcelorMittal, la semaine dernière à Alger, a pris l'engagement, faut-il le rappeler, d'intervenir en vue de remettre de l'ordre. D'après M. Kouadria, contacté hier, des mesures allant dans ce sens seront prises et mises en application à partir de la semaine en cours. Cependant, du côté du CP, un autre son de cloche se fait entendre. Le président du Comité, Bouraï Abdelmadjid, contacté, indique que les personnes accusées et convoquées par la gendarmerie ne sont pas des membres du CP mais « des membres du conseil syndical même et qui ne s'entendent pas avec le SG du syndicat, Kouadria en l'occurrence », souligne-t-il. Pourquoi ce malentendu (s'il est vrai) à l'intérieur même du syndicat ? A cette interrogation, le président du CP convint que les négociations entamées ces dernières semaines entre la syndicat et la Direction de l'entreprise et qui ont été sanctionnées par la conclusion de plusieurs accords portant régime indemnitaire des travailleurs, « n'ont pas été à la hauteur des attentes des travailleurs », a-t-il soutenu. Pour manifester le fonctionnement du CP, le président Bourai souligne la tenue d'une AG du Comité la semaine dernière, l'attribution (par le CP) de la prime de scolarité au profit de 7 444 enfants des travailleurs du complexe et un don de 10 000 DA pour chaque employé. Or, le syndicat avait accusé, rappelons-le encore, les membres du CP d'avoir provoqué les incidents dans le but d'entraver le processus de négociations. Celui-ci (le processus de rencontres) est, d'ailleurs, suspendu depuis les affrontements entre syndicat et CP. A la question de savoir la date de la reprise des négociations, M. Kouadria note que la situation « conflictuelle » qui caractérise le complexe ces jours-ci ne permet pas la reprise du dialogue et que « ce dernier ne peut avoir lieu avant le retour à la sérénité au niveau du complexe ». Par ailleurs, même si un calme précaire se manifeste à l'enceinte du complexe, la violence s'est prolongée à la sortie de l'usine, comme l'affirme M. Karbaoui, membre du syndicat.