Après le RCD, qui a décidé de boycotter l'élection présidentielle, le MSP a annoncé, lui aussi, qu'il ne prendra pas part à ce scrutin, justifiant ce choix par l'absence de garanties démocratiques et de visibilité politique. Qu'en pensent les alliés du parti d'Abderrezak Mokri dans ce qui est appelé AAV ? Le secrétaire général du mouvement El Islah, Djahid Younsi, a précisé qu'il s'agit d'une décision « souveraine », expliquant que l'AAV s'était conciliée durant les élections législatives autour des mêmes objectifs, mais pour la présidentielle, aucun accord n'a été conclu à cet effet entre les trois leaders politiques. En clair, « c'est aux instances suprêmes de chaque formation que revient la décision concernant la participation à la présidentielle ». M. Younsi ne cache pas son appréhension quant à une éventuelle impasse politique ayant poussé, selon lui, « de nombreux acteurs politiques à s'abstenir de participer à la prochaine présidentielle ». Le remède ? « Il est important de garantir l'ouverture du champ politique pour rassurer davantage la scène politique nationale », préconise-t-il. La question, enchaîne-t-il, concerne tous les courants politiques et pas uniquement celui des islamistes. « Il faudrait que les pouvoirs publics soient convaincus de la nécessaire mutation démocratique qui n'est possible que par l'urne », observe-t-il. M. Younsi a fait savoir que son parti n'a pas encore pris de décision finale concernant la prochaine échéance électorale, mais si « des espaces de liberté s'esquissent, El Islah devra se prononcer prochainement. Par contre, si le statu quo est maintenu, il ne faut pas s'étonner si El Islah fait l'impasse sur le scrutin ». Mohamed Hadibi, porte-parole du mouvement Ennahda, a, lui également, affirmé que la décision du MSP n'est pas celle de l'Alliance de l'Algérie verte puisque chaque parti avait décidé de faire cavalier seul lors de ce scrutin, contrairement aux législatives. Pour le moment, Ennahda n'a pas encore tranché quant à sa participation au scrutin du 17 avril.M. Hadibi a fait part de l'existence de trois tendances au sein du mouvement. L'une souhaite participer avec le candidat du parti, l'autre songe à soutenir un candidat d'union partisane et certains veulent opter pour le boycott. En attendant, le porte-parole d'Ennahda confirme que la position finale du mouvement sera connue, au plus tard, dans une semaine. Selon lui, le courant islamiste a des chances lors de ces joutes. Sauf que « l'opération électorale est toujours fermée. Ce qui empêche son émergence dans ce genre de circonstance électorale ». Ce qui justifie, d'après lui, le refus de mettre en place une commission électorale totalement indépendante. Le boycott constitue-t-il une solution ? M. Hadibi reconnaît que le boycott n'est pas une solution face aux problèmes de l'heure. Selon lui, il faut bien étudier cette question pour que le choix soit objectif. Il a fait savoir, cependant, que de nombreuses personnalités nationales, sont en contact avec son parti dans l'optique d'y aller avec un candidat de consensus. Mais, indique-t-il, « la décision finale revient au conseil consultatif qui se réunira prochainement ». Notons que l'autre parti de la mouvance, le FAN en l'occurrence, a décidé de prendre part au scrutin Karima Alloun Kordjani