Les partis islamistes, dont ceux de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), n'ont pas encore tranché la question de la participation aux élections locales. Les différents conseils consultatifs (madjliss echoura) de ces formations vont se réunir la semaine prochaine pour décider d'une participation ou non et étudier l'avenir de l'Alliance. Les trois formations islamistes (MSP, Ennahda, El Islah) n'ont pas annoncé une décision commune, même si ce dernier tient beaucoup au triumvirat. Dans ce contexte, El Islah tiendra, samedi prochain, une réunion pour annoncer sa décision finale. « Notre participation aux élections locales sera déterminée par la position de l'Alliance pour l'Algérie verte et de celle des autres partis politiques », précise le SG du parti, Hamlaoui Akouchi. Néanmoins, il indique que les préparatifs sont en cours sur l'ensemble des wilayas. Et si participation il y aura, elle se fera dans le cadre des listes communes, selon la volonté exprimée par le madjliss echoura le 22 août dernier à Boumerdès. Du côté du MSP, on a lancé une vaste réflexion au niveau local sur une union des listes au sein de l'AAV. Le parti veut consulter sa base sur ce sujet, surtout après le recul enregistré lors des législatives et qui a été incombé au président du parti. « Les dirigeants du parti veulent impliquer les militants dans cette décision », explique-t-on au niveau de cette formation politique. Mais le vice-président du MSP, Abderrezak Mokri, signale que le bureau national a tranché quant au principe de la participation. « Le bureau avait été délégué de la mission d'examiner cette question lors de la dernière session du madjliss echoura », indique-t-il. LE TAJ SE VOIT EN OUTSIDER Le MSP, qui se retrouve, du jour au lendemain, dans l'opposition, va adopter une nouvelle stratégie de redéploiement, notamment avec « la menace » du parti du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, qui a décidé de participer aux prochaines élections. Le président de la commission préparatoire du congrès de Taj, Mohamed Djemaâ, a écarté tout accord avec des partis politiques. « Nous allons participer avec nos listes seulement. On a enregistré un nombre élevé de candidats jeunes », affirme-t-il. Selon lui, le parti est engagé « dans course contre la montre ». Et pour cause, il doit procéder à la tenue du congrès constitutif avant l'établissement des listes des candidats. Le congrès, prévu pour le 15 septembre, a été finalement reporté aux 20, 21, 22 du même mois « pour permettre aux représentants de toutes les wilayas d'assister au rassemblement et pas seulement les délégués des 13 wilayas », précise M. Djemaâ qui ne doute pas des chances de son parti. « Amar Ghoul a raflé un grand nombre de sièges lors des dernières législatives au niveau de la capitale grâce à son aura. Les deux autres partis de l'AAV n'en n'ont obtenu aucun », lance-t-il un brin provocateur. Pour lui, les chances de Taj sont beaucoup plus grandes d'autant qu'il regroupe les tendances islamiste, nationaliste et démocrate. « On a des ex-militants du MSP mais aussi des militants qui n'ont jamais adhéré à un parti politique », précise-t-il. Une lecture qu'Ennahda ne partage pas. « Ghoul a bénéficié de la couverture de l'AAV et si le Taj est un non-événement, il ne va durer qu'une période avant de disparaître car il n'a ni vision ni projet », souligne le porte-parole du parti et membre du bureau national, Mohamed Hadibi. Pour lui, « le camp islamiste n'a pas été fragilisé et affaibli après le retrait de Amar Ghoul. Bien au contraire, les partis islamistes sont présents en force, même si les législatives ne reflétaient pas la réalité ». N'empêche, Ennahda va trancher sa participations aux locales le 20 septembre. « Le boycott est possible aussi », signale M. Hadibi. DJABALLAH, MOINS DEDAIGNEUX Au Front pour la justice et le développement (FJD), la décision sera annoncée aujourd'hui lors d'une conférence de presse de son leader, Abdallah Djaballah. Le madjliss echoura de cette formation avait discuté de ce sujet au début du mois de septembre. Et si M. Djaballah avait snobé toutes les tentatives d'un large regroupement des partis islamistes notamment pour les législatives, son discours a changé lors de l'université d'été. Il avait déclaré à l'APS que son parti est « prêt à travailler avec l'ensemble des formations politiques de l'opposition pour constituer un front contre la fraude » aux élections locales. Au Front pour l'Algérie nouvelle (FAN), on a poussé ce raisonnement un peu plus loin. Son président, Djamel Benabdeslem, tout en précisant que la décision revient au conseil national qui va se réunir ce 15 septembre, indique que le FAN est un parti ouvert à toute alliance avec tous les partis politiques et même avec le pouvoir. « Le FAN ne fait pas de différence entre les partis islamistes et les partis démocrates. Le discours radical de 1991 n'a pas servi le pays. Nous travaillons avec tous les Algériens nationalistes qui partagent notre vision et veulent un vrai changement pacifique », a-t-il tenu à préciser.