Mohamed Talbi, directeur général des libertés et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, a affirmé que 85 personnes se sont présentées au ministère de l'Intérieur pour le retrait des formulaires de candidature à l'élection présidentielle, dont 18 chefs de parti politique.« Ce ne sont pas encore des candidats officiels au scrutin présidentiel », a-t-il précisé, hier, lors d'une conférence de presse animée à Alger. Il a expliqué, à ce propos, que la mission de l'administration est de mettre à la disposition de tous ceux qui souhaitent participer au scrutin des formulaires de participation. « L'étude du dossier, l'enquête sur les candidats, la validation ou le rejet de la candidature relèvent des prérogatives du Conseil constitutionnel », a-t-il indiqué. Le rôle de l'administration se résume à « l'organisation et la préparation des conditions matérielles, humains et techniques » pour assurer le bon déroulement du scrutin, dira-t-il. Dans ce sens, il a affirmé qu'elle a achevé l'opération de recensement des salles et autres espaces qui devraient abriter les meetings qu'animeront par les candidats à la présidentielle. « Ces salles et structures seront réservées uniquement et exclusivement aux candidats officiels à l'élection présidentielle », a-t-il précisé. Les salles réservées exclusivement aux candidats « L'administration est chargée de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la participation d'une grande partie des citoyens à ce rendez-vous. Nous ne concevons pas de travailler dans ce sens et de faire des choses à contresens. Nous ne pouvons pas faire une chose et son contraire à la fois », a-t-il estimé. Selon lui, les 3.250 salles et infrastructures déjà réservées devraient suffire pour abriter les meetings des partis et des candidats. Le planning et la gestion de ces espaces sont du ressort de la Commission nationale chargée de la surveillance de l'élection. Celle-ci, composée des candidats et des formations politiques qui participent au scrutin, sera installée après l'annonce de la liste finale des candidats. A propos du budget consacré à la préparation de la consultation populaire du 17 avril prochain, M. Talbi a souligné que des prévisions approximatives ont été faites sur le coût de l'opération, car le nombre définitif des candidats n'a pas encore été arrêté. Il a affirmé que la Commission de préparation des élections présidée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal a pour objectif « de mettre en place tous les moyens permettant aux citoyens d'accomplir leur devoir électoral dans les meilleures conditions ». De même pour la commission de supervision composée de 362 magistrats membres du Conseil d'Etat, de la Cour suprême et des tribunaux. Elle sera renforcée par la présence de huissiers de justice et autres auxiliaires de la justice. Plus de crédibilité pour un scrutin déterminant Outre le bon déroulement du scrutin, il y a lieu également d'aborder le sujet de la neutralité de l'administration et de la crédibilité de cette élection. A ce sujet, M. Talbi a évoqué les efforts déployés dans le sens de « la professionnalisation de l'administration » visant « le développement et l'amélioration du processus électoral » à même « d'assurer plus de crédibilité et de transparence ». « Ce scrutin est déterminant au même titre que les législatives de mai 2012 où notre pays a été ciblé, et beaucoup attendaient ce qui allait se produire en Algérie, compte tenu des événements qui ont eu lieu dans les autres pays voisins à l'ère du printemps arabe », a-t-il souligné. « Cette élection n'est pas rien », a-t-il ajouté. Sa transparence commence, a expliqué M. Talbi, par « la neutralité des agents chargés de la révision des listes électorales jusqu'à la proclamation des résultats définitifs ». Il a assuré, dans ce cens, que les commissions chargées de la révision du fichier électoral sont présidées par des juges. Une fois achevée, une copie de ce fichier sera remise aux candidats, à la Commission de surveillance des élections au niveau des wilayas. En cas d'opposition, des recours peuvent être déposés au niveau de la justice. Mohamed Talbi a insisté sur la présence des représentants des candidats dans tous les bureaux de vote « pour superviser le déroulement de l'opération depuis le début jusqu'au dépouillement ». 22.460.604 électeurs inscrits sur le fichier électoral M. Talbi a affirmé que la révision ordinaire, en décembre dernier, du fichier électoral a fait ressortir 22.460.604 électeurs contre 22.444.701 lors de la révision exceptionnelle à l'occasion des élections locales de 2012. Le nombre de nouveaux inscrits s'élève à 541.837 alors que celui des personnes radiées est de 525.934. « La révision du fichier électoral se traduit toujours par des changements dans le corps électoral. On saura, dès la fin de l'opération en cours, le nombre exact d'électeurs appelés à voter le 17 avril prochain », a-t-il ajouté. Les remarques des observateurs étrangers prises en compte Les remarques émises par les observateurs étrangers, présents au scrutin législatif de mai 2012, sont « positives » et « objectives », a estimé M. Talbi. Ces observations concernent « l'amélioration du processus et la transparence du scrutin ». « Les remarques portent sur les moyens d'annoncer le plus rapidement possible les résultats à l'opinion publique », a-t-il dit. Il est donc question de recourir aux nouvelles technologies pour pouvoir rendre publics ces résultats le plus vite possible et avec « l'exactitude requise ». « Nous sommes en train d'améliorer notre système pour atteindre les normes internationales », a-t-il affirmé. A ce propos, le ministère de l'Intérieur compte utiliser le haut débit dans la transmission des données. « Dans le système du passeport biométrique, les empreintes et les informations atterrissent au centre national dans 30 secondes. Nous allons donc utiliser ce réseau durant ces élections », a-t-il annoncé. Interrogé sur la présence des observateurs étrangers, Mohamed Talbi a estimé que « cette décision est politique et relève de la souveraineté du pays et elle est gérée par d'autres parties ». Les autres remarques des observateurs étrangers concernent « la révision du fichier électoral ». « Nous sommes en train d'assainir le fichier électoral et les listes des électeurs seront déposées au niveau des bureaux de vote », a-t-il ajouté. Interrogé sur les accusations de partis politiques qui parlent de « verrouillage » des CD portant les listes des électeurs, M. Talbi a expliqué que ces derniers « doivent être remis à l'administration 10 jours après l'annonce des résultats du scrutin ». Cette disposition a été prise « pour éviter une exploitation volontaire ou non volontaire des données de ce fichier », a-t-il dit, soulignant que contrairement aux allégations de certains partis politiques, « il est tout à fait possible d'exploiter les données de ces CD. Il est, par contre, impossible de les imprimer sur papier ». Nouria Bourihane Les dispositions pour le vote à l'étranger reconduites Les mêmes dispositions prises lors des précédents scrutins permettant à la communauté algérienne établie à l'étranger d'accomplir son devoir seront reconduites cette année, a affirmé M. Talbi. Ainsi, 115 centres seront ouverts au niveau des sièges des consulats et des ambassades. Ces locaux seront également réservés pour les affiches électorales. N. B. Réduction des bureaux itinérants Le nombre de bureaux itinérants a été revu à la baisse, a indiqué, hier, M. Talbi. Selon lui, 243 bureaux seront mobilisés cette année dans les zones enclavées du pays pour permettre aux populations nomades d'accomplir leur devoir électoral. N. B. Plan de sécurité Comme à chaque rendez-vous électoral, un plan sécuritaire sera déployé à proximité des bureaux de vote. Ce plan a pour mission « de garantir la sécurité des citoyens et leur permettre d'accomplir leur devoir dans les meilleures conditions », a indiqué M. Talbi. Le détail sur le dispositif prévu cette année fera l'objet d'une réunion entre les parties concernées. N. B. Pas d'argent avant le vote pour les candidats A une question sur le montant octroyé aux candidats à la présidentielle, M. Talbi a expliqué que « les candidats ne percevront aucune indemnité avant le l'élection ». La loi électorale prévoit « le remboursement des dépenses engagées durant la campagne électorale après les élections. Elle a détaillé les conditions à remplir » et que « l'accompagnement de l'Etat va se faire à travers la mise à disposition gratuite des salles et des espaces pour la campagne électorale ».