Un « rassemblement d'Algériennes pour la défense du rôle et de la mémoire des chahidate et moudjahidate de la révolution algérienne » a eu lieu, hier, pour dire non aux atteintes aux symboles de l'Etat, à sa souveraineté et à la révolution. La manifestation a drainé des femmes, jeunes et moins jeunes, venues des différentes régions du pays pour proclamer ensemble et à haute voix qu'elles sont les dignes descendantes de Fatma N'soumer, de Hassiba Ben Bouali. Elles disent qu'elles n'accepteront jamais qu'on porte atteinte aux acquis de la guerre de libération nationale et à la mémoire de ceux et de celles qui l'ont faite. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, était au milieu du rassemblement. Elle avait pris longuement la parole. Le rassemblement dira-t-elle, se veut un défi lancé la face de ceux qui veulent salir les moudjahidate. Elle opposera à ceux-là l'esprit du nationalisme, legs de nos vaillants chouhada et moudjahidine. Faisant référence aux dernières déclarations de Yacef Saâdi à l'encontre de deux moudjahidate, Zohra Drif Bitat et la défunte Fatiha Hattali épouse de Mostapha Bouhired, la ministre de la Culture, en présence d'un grand nombre de femmes, parmi elles des moudjahidate, députées, sénatrices et avocates, a fait savoir que « la révolution est l'acquis le plus cher au peuple, il ne s'achète pas et ne se vend pas. Aujourd'hui, on doit réitérer notre attachement à la patrie et notre engagement pour défendre le pays de toute velléité destructrice est toujours vivace. Celui qui a des ambitions politiques qu'il le fasse, mais il ne doit pas toucher aux symboles de la révolution, à ses femmes et hommes, à ses institutions », dira la ministre en entonnant des chants patriotiques suivis de youyous et d'applaudissements fusant de la salle. « Il est curieux que 52 ans après l'indépendance du pays, l'on vienne accuser des moudjahidate de trahison leur reprochant d'avoir dénoncé les refuges de Hassiba Ben Bouali, Ali La Pointe ». Elle qualifiera ces propos puisés dans les archives de l'armée française sur un mémorandum intitulé guerre psychologique que les colons avaient utilisé pendant la guerre et conservé comme une « bombe à retardement » de calomnies. « Il est honteux d'utiliser les armes des colons », s'écriera-t-elle. Des participantes à ce rassemblement ont proposé la création d'un centre de recherche et d'inventaire et d'une association de patriotisme et de nationalisme pour contrer toutes velléités visant à entacher les symboles de la glorieuse révolution de Novembre.