L'Algérie « entretient des relations normales et diversifiées avec le Maroc et privilégie toujours la solution pacifique en cas de différends », a affirmé, hier, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. « Ce sont des relations diplomatiques, commerciales et culturelles que l'Algérie entretient avec les frères au Maroc, outre les liens qui unissent les deux peuples et les citoyens des deux pays », a déclaré le chef de la diplomatie algérienne dans une interview accordée à la chaîne Russia Today, en marge d'une visite de travail en Russie, diffusée hier. « Certains incidents surviennent de temps à autre. Nous souhaiterions qu'ils n'aient pas lieu mais lorsqu'ils se produisent, nous privilégions toujours en Algérie la solution pacifique à tous les différends », a-t-il ajouté. Pour M. Lamamra, les divergences de vues des deux pays autour de questions politiques « ne doivent en aucun cas se répercuter négativement sur les relations entre deux pays voisins ». Dans ce contexte, le ministre a précisé que la divergence de vues sur la manière de parachever le processus de décolonisation au Sahara occidental « existe depuis 40 ans, mais cela n'a pas empêché l'Algérie ni le Maroc de procéder à des échanges de visites et de participer à la création de l'Union du Maghreb arabe et à d'autres rencontres internationales ». « Nous avons, de tout temps, manifesté notre volonté de développer les relations bilatérales et de redynamiser l'action maghrébine susceptible de contribuer à l'instauration d'un climat favorable à la région tout entière », a souligné M. Lamamra. Il a réaffirmé dans le même temps l'« attachement » de l'Algérie au droit du peuple sahraoui à son autodétermination, un droit qui passe conformément à la doctrine de l'ONU par des négociations entre les deux parties au conflit, en l'occurrence le Royaume du Maroc et le Front Polisario. « C'est, en effet, ce qui se passe par le truchement de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, pour qu'ensuite le peuple sahraoui soit en mesure d'exprimer sa volonté à travers un référendum libre et régulier », a poursuivi le chef de la diplomatie algérienne. L'Algérie « n'est pas partie au conflit et ne dicte à aucune autre partie la conduite à tenir lors du référendum », a-t-il rappelé. M. Lamamra a tenu à préciser que « l'Algérie demeure fidèle à son histoire contemporaine, elle qui a arraché son indépendance après une guerre sans merci et après avoir accepté l'idée d'un référendum d'autodétermination en dépit du prix fort qu'elle a payé pour l'indépendance et la liberté ». « La voie la plus sage et la mieux indiquée pour le règlement de ce type de conflit consiste à se conformer à la volonté du peuple en question », a conclu M. Lamamra en référence à la nécessité de respecter le droit du peuple sahraoui de décider de son avenir.