La semaine culturelle de l'ANEP a pris fin, jeudi soir, avec des écrivains et des poètes. La matinée a été consacrée à deux jeunes romanciers, Abderrazak Boukebba, auteur de plusieurs recueils de poèmes et de livres et la romancière journaliste Hadjer Kouidri. L'un et l'autre ont surtout parlé de leurs derniers romans intitulés respectivement « Nadbat El Hilali » et « Nawrass Bacha ». Inspirés et passionnés, tous les deux alimentent l'imagination du lecteur. La romancière revisite l'Algérie à travers l'époque ottomane. « L'histoire remonte à l'époque du dey d'Alger, Mustapha Pacha, entre 1798 jusqu'à 1805. C'est un roman qui se déroule dans un climat historique particulier. Je ne prétends pas écrire l'histoire, mais je tente de transmettre l'ambiance de l'époque au roman. Je n'ai pas cherché à trouver des témoignages réels de cette période, mais je me suis basée sur des lettres écrites et échangées à cette époque », dit-elle. L'héroïne du roman, Dawia, cette femme arabe vivant dans le Titteri avait pris pour époux un Turc. Sa vie va basculer après l'arrivée de son mari au pouvoir », a-t-elle indiqué. Initialement, le travail était destiné à un reportage pour le compte de l'ENTV, mais « l'intuition et l'envie » l'ont emmené plus loin dans l'histoire. La rédaction du roman a duré plus de trois années. La jeune romancière, journaliste et enseignante à l'université d'Alger, a reçu également le prix littéraire Ali Mâachi pour son roman « Je m'appelle Osonjo ». Elle a dû démissionner de l'ENTV en raison de « la marginalisation des compétences », déclarera-t-elle à la presse. Elle prépare actuellement une thèse de doctorat parallèlement à la finalisation d'un quatrième roman « Ktonous ». Pour sa part, le romancier Abderrazak Boukebba a affirmé que « Nadbat El Hilali » est une délivrance. « Ce livre m'a sauvé la vie ». L'écrivain a indiqué qu'il était, un moment donné, dans une situation morale très critique et s'il ne s'était pas attaché à l'écrit, il aurait mis fin à vie ». L'écriture pour lui est une thérapie. Ce dernier roman a été réalisé d'un seul trait. Revenant à sa « destinée », l'écrivain a indiqué qu'il est fait pour écrire. « A ma naissance, mes parents ont voulu faire de moi un conteur et j'ai tout fait pour le devenir », a-t-il indiqué. Ce qui est merveilleux pour lui dans l'écriture d'un roman c'est de « croire à nos personnages ». Interrogé sur le niveau de l'écrit en Algérie, le romancier indique qu'il ne cesse de croître vu le nombre d'ouvrages édité chaque année. A propos des écrivains phares depuis l'indépendance, M. Boukebba s'est contenté de dire : « A chaque époque son intelligence et ses hommes de lettres ».