Le coordinateur national du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, rassure quant à la possibilité de rattraper les cours. Selon lui, il n'y a aucune raison de s'inquiéter, rappelant qu'« on l'a déjà fait en 2003 ». Au sujet de l'installation de la commission de rattrapage, il dira que celle-ci est appelée à trouver les meilleurs mécanismes à même de permettre un rattrapage pédagogique des cours en tenant compte de l'état d'avancement des programmes au niveau de chaque établissement et de faire en sorte que l'élève ne soit pas perturbé. M. Meriane propose de sacrifier les samedis pour y parvenir. « Il y a aussi la première semaine des vacances », a-t-il suggéré. Un avis que ne partage pas le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Achour Idir. Il dira qu'il est impossible de rattraper les cours. Il avance la surcharge de l'emploi du temps qui empêchera les élèves de suivre le rythme. Pour lui, dispenser les cours les samedis et mardis après-midi et même durant la première semaine des vacances de printemps « ne permettra jamais de rattraper le retard ». Une seule solution, selon lui, pourrait limiter les dégâts : fixer le seuil des cours pour les classes d'examen. Quant au ministre de l'Education, Abdelatif Baba-Ahmed, il a déclaré, dernièrement, qu'il n'est pas question de fixer un seuil. Cependant, pour Achour Idir, le ministre sera forcé d'y recourir, car il n'y a pas d'autre solution en perspective. C'est l'avis aussi du chargé de la communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba, qui parle « d'une période pas favorable ». Il expliquera que cette fois-ci, la grève est intervenue au milieu du deuxième trimestre et qu'il ne reste pas beaucoup de temps pour la tenue des examens de fin d'année. Pour lui, les élèves ont besoin de sérénité sans être encombrés par des cours de rattrapage alors qu'ils ont déjà un emploi du temps surchargé. Mourad Chouguiat, inspecteur et pédagogue, abonde dans le même sens. Il estime que la tâche n'est pas aisée, pour ne pas dire « impossible ». Selon lui, tout repose sur les capacités des élèves à assimiler ces cours. Il précisera que l'installation d'une commission nationale a pour but de savoir si les élèves pourront suivre, sans répercussions majeures sur leur scolarité, les cours les samedis et mardis après-midi ainsi que la première semaine des vacances. Mais selon lui, l'utilisation de ce créneau horaire créera plus de « soucis » aux élèves qui vont, ainsi, se retrouver devant un emploi du temps « surchargé » à la veille des examens de fin d'année. C'est pourquoi, et au vu de la difficulté de la tâche, il a rappelé qu'il est temps de travailler « sereinement » et de faire en sorte de « réunir » toutes les conditions pour une année scolaire sans perturbation. Par la suite, « il faut passer à une autre étape, à savoir une réflexion approfondie pour débattre des mécanismes de rattrapage avec l'implication de tous les experts ». Concernant la fixation d'un seuil de cours à partir duquel les élèves vont être examinés, il dira que cela se fera, même si le ministre Baba-Ahmed a affiché une certaine réticence.