"Il est impossible de rattraper plus de trois semaines de grève", dixit Baba Ahmed pour justifier un éventuel changement des dates des examens officiels de 2014. Une nouvelle sortie médiatique du ministre de l'Education nationale qui n'a pas été du goût de ses partenaires sociaux. C'est le cas, du moins pour les meneurs de la fronde sociale qui réfutent en bloc les propos tenus par Baba Ahmed samedi lors d'un point de presse. Les syndicats sont unanimes à dire que les cours perdus sont rattrapables et que l'annonce de l'éventualité du report des épreuves scolaires n'est qu'une énième dérobade pour ne pas se plier aux exigences des syndicats et envenimer la situation. "Evoquer le report des examens officiels et le seuil des programmes est une manière d'inciter les élèves et les parents à la révolte dans la rue et faire porter le chapeau du pourrissement de la situation aux syndicats", estime le président de l'Unpef. Selon Sadek Dziri, "la position des conseillers du ministre démontre que la grève est leur dernier souci. Il serait beaucoup plus judicieux de chercher des solutions au conflit et par la suite évoquer le seuil des programmes et le report des examens. Pour l'heure, la priorité est à l'arrêt de la grève via un dialogue sérieux et fructueux. De notre côté, nous recevons depuis plusieurs propositions de bonnes offices". Pour ce qui est du rattrapage des cours, "la mission est loin d'être impossible. Nous avons des mécanismes pour pouvoir récupérer les cours les plus importants, et ce, même sans remboursement des ponctions salaires". Pour ce qui est de la menace de la radiation, Sadek Dziri soutient que "nous ne sommes pas dans une ferme privée. L'esprit colonial est révolu. Nous sommes en grève conformément à la loi et non en situation d'abandon de poste". Dans le même sens, le chargé de communication du Cnapest-élargi dira : "Les déclarations du ministre n'avaient pas lieu d'être, car elles ne feront que rajouter de l'huile sur le feu et inciteront les parents et les élèves à réagir vivement." Selon Messaoud Boudiba qui pense qu'il y a "des annonces à éviter en temps de crise" à l'allure où vont les choses "et à moins que les autorités n'interviennent le plus tôt possible, la crise pourrait connaître une tournure qui dépasserait les autorités. Impliquer parents et élèves dans un conflit qui est déjà dans l'impasse, c'est les inciter de façon indirecte à se révolter pour réclamer autre chose que le seuil des programmes". Idem du côté du coordinateur du Snapest qui pense qu'aborder le report des examens "c'est dire que je fais la sourde oreille à la revendication sociale. C'est faire fi et ignorer la demande des syndicats et trouver un palliatif en dehors de ce qu'ils proposent". Meziane Meriane soutient qu'"avant de parler du report des examens, il faudrait d'abord trouver des solutions pour arrêter la grève". Concernant le rattrapage des cours, l'orateur rétorque : "Nous avons rattrapé plus que quatre semaines dans le passé. Le rattrapage est possible en mettant le paquet sur les classes d'examen et en revoyant l'objectif pédagogique pour les classes de 1re et 2e années secondaires pour peu que la tension baisse et que le conflit social ne soit pas personnalisé et considéré comme un point d'honneur." À signaler, enfin, que les trois syndicats ont entamé hier leur 4e semaine de débrayage. M. B. Nom Adresse email