Le Venezuela est-il sur les traces de l'Ukraine ? S'il est encore tôt de le dire, force est néanmoins d'admettre que la crise politique qui secoue le pays depuis une quinzaine de jours risque de déboucher sur la chute du régime « chaviste » de Nicolas Maduro, en raison de la mobilisation de la contestation étudiante (entamée en province et appuyée par l'opposition) contre l'insécurité et la cherté de la vie. Les manifestations, dernières en date, celles d'hier soir dans la capitale qui a mobilisé opposants et pro-pouvoir, ont fait neuf morts et 140 blessés. Cette démonstration de force intervient alors que le successeur d'Hugo Chavez a proposé à son homologue américain Barack Obama, dont le pays soutient ouvertement l'opposition, des « discussions directes en vue d'un dialogue de haut niveau ». Il s'est dit même prêt à nommer de nouveau un ambassadeur Washington. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a critiqué l'emploi « inacceptable » de la force contre les manifestants. M. Maduro, qui a évoqué le recrutement de « mercenaires » par une opposition « putschiste », nie l'existence de milices dans son camp.