Ambiance tendue à l'approche des négociations de paix prévues fin avril. Le président palestinien Mahmoud Abbas estime que les idées présentées, mercredi et jeudi à Paris, par le secrétaire d'Etat américain John Kerry sont « inacceptables ». « Jusqu'à présent, les Américains n'ont pas pu mettre dans un cadre ces idées même si les efforts sont extrêmement sérieux », a déclaré M. Abbas à l'issue d'une rencontre avec son homologue français François Hollande. Un responsable palestinien avait indiqué, plus tôt, que les idées présentées par M. Kerry au président Abbas sont « inacceptables » et ne peuvent « pas servir de base à un accord-cadre », en estimant qu'elles « ne tiennent pas compte des droits légitimes du peuple palestinien ». « La position palestinienne exprimée à M. Kerry est que les idées proposées, en particulier l'exigence d'une reconnaissance de la judéité de l'Etat d'Israël comme Etat-nation juif, sont inacceptables », a souligné le responsable palestinien. L'accepter reviendrait à renoncer sans contrepartie au « droit au retour » des réfugiés, ainsi qu'à son propre Histoire. Il cite également le caractère « vague » des propositions sur Al-Qods Est. Dans la même journée, l'ambassadeur américain à Tel-Aviv, Dan Shapiro, a affirmé que les Etats-Unis estimaient qu'« Israël a le droit d'être reconnu comme Etat juif ». « Cela a toujours été la politique des Etats-Unis qu'Israël est un Etat juif et doit le rester. C'est un des éléments de l'accord-cadre sur lequel nous travaillons », a déclaré M. Shapiro à la radio publique israélienne. Auparavant, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait de cette reconnaissance un élément cardinal d'un accord de paix, affirmant que c'est cela, et non l'occupation des territoires palestiniens, la « racine du conflit ». S'ajoute à cela la question de la « sécurité d'Israël » pour laquelle il refuse le déploiement desforces de l'Otan accepté par la partie palestinienne. Les portes du dialogue ne sont pas encore complètement fermées. Le département d'Etat américain a indiqué que MM. Kerry et Abbas auraient « convenu de rester en contact étroit par téléphone et à travers leurs équipes sur le terrain ».