L'ambassade du Maroc en France a dénoncé, hier, la démarche d'une ONG française, Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat), réclamant l'audition en France du patron du contre-espionnage marocain, Abdelatif Hammouchi, qu'elle accuse de complicité de torture au sein du centre de détention marocain de Temara, qui dépendrait de la Direction générale marocaine de surveillance du territoire (DGST), estimant la procédure infondée et contrevenant aux conventions entre les deux pays. M. Hammouchi accompagnait jeudi le ministre marocain de l'Intérieur Mohamed Hassad pour un G4 formé avec ses homologues français, espagnol et portugais. Selon l'ambassade marocaine, sept policiers se sont rendus jeudi à la résidence de l'ambassadeur du Maroc « pour notifier une convocation émanant d'un juge d'instruction » au directeur général de la surveillance du territoire, en ignorant « le recours au canal diplomatique ». Les deux plaintes déposées, en 2008, par le Franco-Marocain Adil Lamtalsi, et, jeudi dernier, par le Marocain Ennaâma Asfari, portent sur des affaires qui ne concernent pas la DGST, selon l'ambassade. Pour le cas de Lamtalsi, celui-ci affirme avoir été arrêté en octobre 2008, près de Tanger, puis torturé pendant trois jours à Temara avant qu'on ne l'oblige selon lui à signer des aveux. Il a nié devant le tribunal marocain les faits qui lui étaient reprochés, mais a été condamné selon l'Acat en novembre 2008 à 10 ans de prison pour détention et trafic de cannabis. Il a par la suite été transféré en France pour y purger sa peine. Les Marocains déplorent que le canal diplomatique ait été délibérément ignoré, alors que leur ambassadeur à Alger a préfère contacter la DGSN et le ministre de l'Intérieur au sujet des prétendus tirs contre le poste frontalier.