Rencontré à El Oued lors des deuxièmes journées théâtrales maghrébines, le comédien nous parle de la pratique théâtrale très peu connue dans son pays où la pratique des arts est souvent réduite à sa simple expression. Quelle est l'ambiance à El Oued ? Tout d'abord, je dois remercier les organisateurs de ces journées de nous avoir invités. Un très beau pays. Des gens aimables et courtois. Nous avons adoré la communion qui s'est opérée avec nos frères algériens. C'est fabuleux. Etes-vous intéressé pour une longue carrière dans la mise en scène ? L'artiste doit toucher à tout. Je suis, en effet, intéressé pour faire de la mise en scène qui conditionne la mise en place et la réussite d'un spectacle. Ce grand manitou, dont le travail est déterminant, reste pourtant invisible aux yeux du public. Le metteur en scène est responsable de la réalisation scénique d'une œuvre. Il concrétise un texte et en fait une pièce de théâtre. Qu'est-ce qui vous a donné envie de devenir comédien ? Je suis une personne très émotive qui se laisse facilement toucher par ce qui se passe dans sa vie. La comédie est pour moi plus qu'une passion, c'est une manière d'exister, de vivre et de ne pas se cacher. Ce qui me plaît dans celle-ci , ce sont toutes ces émotions que l'on arrive à avoir et celles surtout que l'on peut transmettre. Qu'est-ce que vous aimez dans le métier de comédien ? Ce que j'aime dans ce métier, c'est le jeu intimement lié avec le monde de l'enfance. L'important est de conserver cette fraîcheur, cette innocence, cette sincérité que l'on peut retrouver chez les enfants lorsqu'ils jouent et s'inventent des histoires. Ce principe est le même pour les rôles comiques ou dramatiques. J'aime aussi la variété des supports qui permettent de faire ce métier. Le rapport avec le public au théâtre, les rires galvanisants des spectateurs. Une manière d'interpréter adaptée à la valeur des plans et aux contraintes techniques. Le travail en studio pour le doublage. Donner une voix à un personnage... Un plaisir chaque fois renouvelé. Enfin, avez-vous des conseils à donner aux comédiens qui veulent réussir ? Prenons du plaisir à jouer, amusons-nous. Là est l'essentiel dans ce métier. Il faut toujours avoir de nouveaux objectifs, de nouveaux rêves. Peu importe qu'on les atteigne ou pas, tant qu'on a l'envie de se donner les moyens d'y arriver. Si vous êtes convaincu au fond de vous que vous êtes fait pour ce métier, personne ne pourra vous arrêter. Quelle est la place de la femme saoudienne dans le théâtre ? Aucune. En Arabie Saoudite, la femme évolue seule sur les planches. Nous avons deux théâtres. Un masculin destiné uniquement aux hommes et un autre féminin réservé à la gent féminine. A ce sujet, j'ambitionne de mettre en scène une œuvre dans laquelle je mêle les deux sexes. La générale sera donnée dans un autre pays que l'Arabie Saoudite. L'Etat déploie-t-il des moyens pour développer la culture ? L'Etat soutient nos projets. Des budgets sont accordés pour encourager la création. La meilleure preuve, notre participation à cette manifestation. A cette occasion, je remercie nos décideurs pour les efforts déployés au profit de la culture.