Le SG du parti Islah, Djahid Younsi, a appelé, lors d'une réunion des cadres de son parti, tenue, hier à Alger, l'opposition, dont il se réclame, à abandonner l'idée de boycott de la prochaine élection présidentielle. Pour lui, cette alternative n'est pas sans conséquences, elle « relève de l'aventurisme » et constitue « un saut dans l'inconnu » alors que la participation, « voie pacifique », reste la seule option possible, « la moins coûteuse pour un changement pacifique », a-t-il estimé. Ce dernier, qui avait annoncé à ses militants l'officialisation de l'entente et de l'alliance avec le candidat Ali Benflis, leur a demandé de « se mobiliser, chacun dans sa région, aux préparatifs », c'est-à-dire la collecte des signatures et l'organisation le moment venu de la campagne et des meetings. Cette alliance a été « décidée par les instances du parti », a précisé Djahid Younsi. Après avoir énuméré les positions au sein l'opposition par rapport à la prochaine échéance électorale, celle défendant l'abstention, celle en faveur d'une période de transition et enfin, celle pour la participation au prochain scrutin, le SG d'El Islah dit regretter que l'opposition soit incapable de « dégager un consensus et de s'entendre sur un minimum ». El Islah veut que les partisans de la première option, c'est-à-dire l'abstention, « viennent nous rejoindre » pour que l'opposition « pèse de tout son poids lors du prochain scrutin et favorise ainsi le changement », a-t-il expliqué. Pour M. Younsi, « la majorité des Algériens aspire au changement ». En fait, si les deux pôles sont pour le changement, ils diffèrent néanmoins sur « les moyens pour y parvenir », a observé l'orateur. Pourtant, le rendez-vous du 17 avril, a insisté M. Younsi, est « une grande opportunité pour ce changement qui reste possible ». Le SG d'El Islah revient sur la stratégie d'alliances qu'il vient de nouer, estimant qu'elles lui permettent de « jeter un pont entre toutes les composantes de la classe politique, les courants islamiste et nationaliste ». La situation politique est caractérisée par « une grande opacité et devient de plus en plus complexe », ce qui « n'est ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans celui du peuple », avertit-il. Pour Djahid Younsi, le 17 avril sera certainement une opportunité pour le « règlement de la crise de légitimité » dont souffre l'Algérie. Il a appelé à cet effet à une grande mobilisation et un contrôle par tous les militants des urnes « contre les tentatives de fraude ».