Les succès remportés contre le terrorisme ne doivent pas « leurrer » les pays de la région du Maghreb et du Sahel, et il y a nécessité de « demeurer vigilants », a indiqué, hier, à Alger, le directeur du Centre africain d'études et d'enquêtes sur le terrorisme (Caert), Francisco Caitano Madeïra. « Ces succès ne doivent pas nous leurrer, il y a une nécessité impérieuse d'alerte, il faut être très vigilants. Les évènement de Gao, les kidnappings d'étrangers qui ont lieu dernièrement, l'utilisation continue des bombes nous donnent une idée sur la situation », a déclaré le directeur du Caert à l'ouverture de l'Atelier sur le renforcement des capacités des pays du Sahel et du Maghreb en matière de contrôle des frontières. M. Madeira explique que la rencontre se tient au moment où « la situation au Mali se développe dans le sens positif. « Le Mali a recouvré son intégrité territoriale et ses institutions dans un processus démocratique, alors que le cantonnement de son armée se fera au printemps prochain. Ceci nous donne un espoir, mais un espoir mesuré aux niveaux national et international », précise-t-il, soulignant que « les facteurs d'instabilité sont toujours là et les groupes terroristes demeurent actifs sur le terrain ». « Ils se métamorphosent », estime-t-il. La porosité des frontières, le trafic en tous genres, la criminalité transnationale, la faiblesse des capacités de contrôle de beaucoup de pays, ainsi que les conditions socioéconomiques utilisées par les terroristes pour légitimer leur discours, sont autant d'ingrédients qui appellent à des « actions communes ». « Le terrorisme ne peut être battu que par une action participative et une présence effective et réelle des gouvernements, ainsi que l'implication de la communauté », note le directeur du Caert.