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La crise au Mali « peut compliquer » la situation dans le Sahel M. Francisco Caetano José Madeira, directeur du Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (CAERT)
La crise au Mali "peut compliquer davantage" la situation sécuritaire dans la région du Sahel, a estimé, hier, le directeur du Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (CAERT), M. Francisco Caetano José Madeira. "Effectivement, la réalité qui prévaut, aujourd'hui, au Mali, a provoqué la multiplication de groupes armés. Avant, on ne parlait que d'Aqmi, mais aujourd'hui, on parle d'Ansar Eddine, de Mujao (Mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest) et on parle aussi d'autres groupes armés, et tout cela complique la situation au Sahel et la lutte anti-terroriste", avertit M. Madeira. "Plusieurs groupes armés ont émergé peu après le début de la crise en Libye, alors tout ça complique davantage notre lutte antiterroriste, mais nous allons continuer nos efforts pour éradiquer ce fléau". Pour rendre plus efficace la lutte contre ce phénomène au Sahel, le président du CAERT appelle les pays de la région à "réunir d'abord, leurs forces et capacités". "Nous devons réunir nos forces et nos capacités et coordonner les efforts en échangeant des informations et les moyens de lutte" contre le terrorisme. M. Madeira insiste sur la nécessité pour les pays de la région de "contrôler mieux les frontières communes pour empêcher tout transit d'armes vers le Sahel". Il appelle aussi au renforcement des relations avec les autres pays, tels que la Libye, la Tunisie, l'Egypte et le Soudan. A propos de la situation au Mali, dont le nord est contrôlé par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et d'autres groupes armés, le président du CAERT a jugé "possible une réunification" de ce pays. "Le retour de l'ordre constitutionnel au Mali est très positif et cela permettra aussi de s'attaquer à la question de sécession déclarée dans le Nord contrôlé par les rebelles de l'Azawad", a ajouté M. Madeira. "Nous sommes ravis de voir les militaires putschistes au Mali décider de rendre le pouvoir aux civils et revenir à la légalité constitutionnelle. Il s'agit d'une action très positive pour le Mali, pour la démocratie et pour le continent africain parce que nous n'acceptons pas cette manière de prendre le pouvoir", a-t-il indiqué. Mais, a-t-il ajouté, "le gouvernement de Bamako, les pays de la région ainsi que la communauté internationale doivent discuter des préoccupations de cette communauté touarègue pour trouver une solution pacifique et négociée à leurs problèmes".