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Un passé jamais oublié
Publié dans Horizons le 05 - 03 - 2014


Les traumatismes causés par le terrorisme dans la société algérienne mettront sans doute du temps pour se cautériser et se cicatriser. Comme dans tous les pays qui ont traversé une épreuve aussi bouleversante, l'art est souvent un moyen de dépassement. Le cinéma par les documentaires et la fiction retisse les fils des mémoires éclatées ou tues, nous sommes tenus de se regarder en face, de se dire des vérités amères. Les écrivains algériens n'avaient pas mis longtemps pour disséquer, comprendre les mécanismes qui ont conduit le pays au bord du précipice. Il suffit de relire des pages éclairantes des Mimouni, Djaout, Boudjedra et Yasmina Khadra dont « A quoi rêvent les loups » démonte le mécanisme infernal qui mène vers l'extrémisme. D'autres œuvres continuent d'être éditées et le sujet inspirera encore, sans doute pour longtemps. Le terroriste est désormais une figure incontournable dans le paysage littéraire algérien. Le cinéma n'est pas en reste. Malgré les difficultés liées à la production, à la distribution, Chouikh , Belkacem Hadjadj, Allouache et d'autres ont déjà restitué ces années terribles. Rachid Benhadj, qui vit en Italie, revient avec un film d'introspection sur cette période. Il situe son œuvre dans une famille qui ressemble à tant d'autres. Elle est le lieu où se révèlent toutes les facettes de la tragédie. Karima Bensaadi avait mis une croix sur les siens. Mais après vingt ans d'absence, cette photographe admirée à Paris reçoit en 1998 un coup de fil du bled alors à feu et à sang. Elle avait quitté un père satyre, ancien moudjahid qui avait violé sa fille adoptive, Samia. Celle-ci, la fille de son compagnon disparu qu'il s'était promis et juré d'élever pour tenir un serment sera l'épouse de son fils Mourad condamné à mort pour ses activités terroristes. Le film s'attache à décrire les profondeurs des personnages, féminins pour l'essentiel, qui se retrouvent dans des postures divergentes. Tout est sens dessus dessous chez les Bensaadi . Le frère ne reconnaît plus sa sœur occidentalisée lui qui revient d'Afghanistan et rêve de sauver le pays des mécréants et des impies. Sa mère, la formidable Chafia Boudraa, en mère se trouve dépassée. Elle retrouve sa fille Karima étonnée et parfois perdue de découvrir une autre société, une autre famille, d'autres codes culturels. Pourtant les parfums d'Alger, de Tipaza, les gestes et les paroles oubliées portées par des musiques qui disent la nostalgie, la séparation font remonter à la surface un passé jamais oublié. « La parisienne » ne se sent pas totalement dépaysée mais hésite à immerger dans ce pays qui n'est plus tout à fait le sien. La réussite de ce film qui combine action et émotion est dans la volonté d'éviter les travers du manichéisme. Malgré le gouffre qui la sépare de Mourad, Karima remuera ciel et terre pour le libérer. Son hidjab ne fait pas de Samia une islamiste hostile à sa sœur qui fume. Cette dernière croit encore en l'humanité de son frère emprisonné au Sahara. Le contexte fortement idéologisé de l'époque n'écrase pas le film. Les personnages sont humains, contradictoires. Le film n'est pas mortifère et ne sombre pas dans les travers du sentimentalisme larmoyant. Il frôle le désespoir mais sait ménager des moments à la tendresse, à la complicité voire parfois au rire. Reste que le film pêche par sa propension à traiter de beaucoup de sujets, la place de la religion, le statut des femmes, l'engagement, l'histoire. Pourtant, le réalisateur a su intégrer des symboles dans une histoire haletante. La fiction a surtout dépassé la réalité. Dans la scène finale, la photographe se retrouve dans une manifestation de femmes, un combat dont elle ne voulait pas entendre parler auparavant. Sa mue finit par nous faire oublier ces images d'archives pour crever l'écran et humer enfin ces parfums d'une ville, de sa ville.

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