Le président sahraoui et Secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a appelé, dimanche dernier, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon à œuvrer à la mise en place d'un mécanisme onusien pour la protection des droits des Sahraouis dans les territoires occupés. Il lui a adressé une lettre dans laquelle il l'a exhorté « à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux pratiques inhumaines des autorités marocaines », préconisant « de mettre en place un mécanisme onusien pour la protection et la surveillance des droits de l'Homme des Sahraouis », a rapporté l'Agence de presse sahraouie (SPS) précisant que la lettre du président Abdelaziz intervient en réaction à « l'intervention brutale des forces marocaines » contre des femmes sahraouies qui « manifestaient pacifiquement à Laâyoune occupée à l'occasion de la journée mondiale de la femme, pour le droit des femmes et du peuple sahraouis à l'autodétermination à travers un référendum juste et équitable et la libération de tous les détenus sahraouis ». Cette manifestation pacifique a été sauvagement réprimée par les forces marocaines, tous corps confondus, faisant « au moins 40 blessés dont des enfants », a indiqué M. Abdelaziz, estimant que ces comportements dénotent « un manque réel de volonté du Maroc d'aller vers une solution juste au conflit su Sahara occidental ». Les comportements de l'occupant « ne concourent pas aux efforts de paix et entravent le travail de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nation unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross », a conclu le président sahraoui. Dans le cadre de ses efforts pour préparer une rencontre entre le Front Polisario et le Maroc en vue de relancer les négociations pour la décolonisation de la dernière colonie en Afrique, la nouvelle tournée dans la région, la seconde en 2014 de Ross, peut être déterminante. Elle intervient à quelques semaines du rapport annuel du SG de l'ONU, Ban Ki-moon, devant le Conseil de sécurité où il évoquera le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). L'année passée, les Etats-Unis avaient proposé que cette mission soit mandatée d'un mécanisme de suivi des droits de l'Homme à l'instar de toutes les missions onusiennes. La proposition n'a pas abouti malgré le fait que les pratiques marocaines soient dénoncées dans plusieurs rapports établis par des organisations gouvernementales et non-gouvernementales.